«Nous sommes enfermés dans un cercle vicieux depuis cinq mois!». Ces
propos pleins d'amertume de Mahmoud, la trentaine, résument la situation des «
lauréats » du concours des adjoints de l'Education. « Lauréats », mis entre
guillemets, car les résultats officiels du concours n'ont pas vu encore le
jour, ce qui fait que chacun des 3.000 candidats ayant passé les épreuves,
début novembre dernier, s'autoproclame, à tort ou à raison, lauréat. « On n'y
comprend rien ! L'Académie a pourtant annoncé dernièrement que la liste allait
être affichée courant la deuxième semaine de mars. Nous sommes le 14, et
toujours rien. Et c'est toujours le même refrain : la liste est en cours
d'assainissement », ajoute Nassima, qui, comme Mahmoud et tant d'autres, est
venue hier matin observer l'habituel rassemblement devant le siège de la
direction de l'Education. Un « rituel » qui dure depuis quatre mois déjà, en
fait depuis l'annulation du concours par la Fonction publique au motif que
l'organisateur (l'Académie) n'a pas respecté le nouveau statut (du personnel de
l'Education). Or, cela est du passé puisque, au grand bonheur des postulants,
les instances centrales ont fait montre de tolérance en validant le concours
malgré les « vices de forme » dont il était entaché. Le feu vert d'Alger donné,
les deux administrations locales ont à leur tour annoncé la levée du gel,
promettant une imminente libération de la liste, le temps d'un lifting d'usage.
Il était question, selon le directeur des examens et de l'orientation de
l'Académie, de deux opérations, « simples et rapides » : écarter les licenciés
(tâche interne, avec comme base de données les noms de candidats ayant
participé aux autres concours de l'Education requérant licence ou diplôme
équivalent) et les bacheliers (mission sous-traitée avec l'Office national des
examens et des concours ONEC). Cependant, cette dernière opération,
informatique, précise-t-on, est toujours en cours depuis fin février. Selon
notre source, « la liste des 121 lauréats du concours est réexaminée à raison
de 4, 5 à 6 noms maximum par jour ». « A ce compte-là, ce concours battra tous
les records », commente un des protestataires, avec une ironie efforcée. Le
comble de l'histoire, c'est que « si la liste n'est pas affichée avant le 31
mars, on pourra dire adieu aux 121 postes budgétaires », avertit le secrétaire
général de l'Académie. En effet, tient à préciser ce responsable, « ces postes
dont nous avons fort besoin puisqu'on déplore un déficit équivalent d'adjoints
d'éducations dans nos établissements, au point d'avoir été obligés de
d'embaucher des vacataires, seront perdus au-delà du 31 mars ». Quant à la
responsabilité de la lourdeur du traitement de ce dossier, Académie et Fonction
publique se rejettent la balle. Les candidats, eux, sont pris dans les rouages
de l'administration.