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Bâtiment: Artisans cherchent chantier désespérément

par Sofiane M.

Le Système productif local (SPL), un nouveau programme visant à favoriser un développement local durable, peine à décoller à Oran. Ce plan pilote tend à intégrer le maximum d'artisans dans les filières du bâtiment (maçonnerie, ferronnerie, ébénisterie, taille de pierre, plâtrerie...) dans des chantiers en voie de lancement et notamment dans la restauration du vieux bâti. Sur le terrain, la réalité est autre, selon les artisans de bâtiment. Les concernés au nombre de 300 artisans regroupés dans l'Association « Ahmed Zabana » se plaignent de leur exclusion de toutes les soumissions aux avis d'appel d'offres par les maîtres d'ouvrages (OPGI, DUC, commune, wilaya...). « Il y a une année, la Chambre de l'artisanat et des métiers nous a exigé le renouvellement de nos cartes d'artisans pour bénéficier en priorité du programme pilote SPL affecté à la wilaya d'Oran. Nous nous sommes exécutés sur le champ et certains d'entre nous avaient même misé toutes leurs économies pour régulariser leur situation avec les impôts. Une année après, les choses trainent encore et aucun d'entre nous n'a réussi à décrocher un marché », affirme le président de cette association. Et d'enchaîner : «nos nouvelles cartes ne sont même pas reconnues par les maîtres d'ouvrages».

Les inquiétudes des artisans apparaissent a priori « légitimes » car, selon ces derniers, la carte d'artisan est valable à travers tout le territoire national sauf à Oran. « Nous avons eu des échos sur l'ouverture de soumissions pour la restauration de 200 immeubles de vieux bâti, cependant, les conditions exigées par le cahier des charges établi par l'OPGI sont inabordables », ajoutent les représentants des artisans. Contacté à ce propos, le directeur de la Petite et Moyenne entreprise et de l'artisanat à Oran concède que certains maîtres d'ouvrage sont récalcitrants pour accorder des marchés aux artisans. A l'origine de cette réticence, le manque de « qualification » des artisans et de moyens logistiques nécessaires pour des marchés avec un montant au-delà de 8 millions de dinars. Le code des marchés fixe des conditions strictes pour l'octroi de marché et les soumissionnaires sont tenus de présenter des offres solides avec toutes les conditions d'éligibilité (main-d'oeuvre qualifiée, engins, rapport financier...). « Nous sommes en train de faire des démarches auprès des autorités locales pour dégager un chantier au profit des artisans. Des contacts sont d'ailleurs en cours avec la commune et la wilaya », affirme notre interlocuteur. Il révèle, à cette occasion, que sa direction envisage d'intégrer les artisans en bâtiment dans les Corps d'Etat secondaires (CES) dans le chantier de la future Maison de l'artisanat à Oran-est. Le projet, situé près de la carcasse du centre culturel de Haï Es-Sabah (ex-Palais des congrès), est actuellement dans la phase du gros oeuvre. Les travaux du gros oeuvre pourront être achevés dans huit mois, selon les prévisions du maître d'ouvrage.