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La réduction de la production de l'OPEP sera au menu, demain, de la
réunion des ministres de l'Energie de l'organisation à Vienne. C'est, en tout
cas, l'avis général autant des analystes de marchés que des observateurs, qui
estiment que l'organisation va discuter de l'opportunité d'une autre réduction
de sa production pour accélérer la remontée des cours pétroliers, au moins dans
la fourchette des 75 dollars, même si cette éventualité reste du domaine de
l'irréalisable dans la conjoncture économique actuelle.
Selon le ministre de l'Energie et des mines, M. Chakib Khelil, «il y aura un débat sur l'opportunité d'une autre réduction de la production lors de la réunion de l'OPEP, le 15 mars à Vienne, et je pense que le consensus qui va se développer va assurer une stabilité du marché avant de pouvoir ramener les prix du brut à 75 dollars le baril». Il a précisé, lors du forum hebdomadaire d'El Moudjahid, que «le marché s'attend à une réduction. Si on ne réduit pas, on va avoir une baisse rapide des prix». C'est, en fait, sur l'élément psychologique au niveau des salles de marchés que veulent s'appuyer les analystes selon lesquels, une décision de réduction de la production de l'OPEP, après celle cumulée de 4,2 millions de barils/jour décidée en décembre 2008 à Oran, est de nature à donner un signal fort aux pays consommateurs. Mais, «cela dépend de plusieurs paramètres, notamment de la demande pétrolière et de l'engagement des membres de l'OPEP et des producteurs non-OPEP à respecter cet objectif», a encore souligné M. Khelil. L'OPEP avait décidé lors de sa dernière réunion à Oran le 17 décembre dernier, de réduire de 2,2 millions de barils par jour sa production, portant à 4,2 millions de barils/jour le volume global des réductions depuis septembre 2008. Il est d'ores et déjà certain que les pays membres de l'OPEP vont discuter sinon de la réduction de la production au moins de l'ordre de 500.000 B/J, du moins d'une plus grande discipline des pays membres quant au respect des quotas de réduction décidés au moins de décembre. Selon plusieurs analystes, les pays de la ligne dure de l'OPEP (Venezuela, Libye et Iran), et probablement l'Algérie, sont favorables à une autre coupe de la production, mais cette éventualité pourrait être refroidie par le N.1 de l'organisation, l'Arabie Saoudite qui a préféré appeler les pays membres à une plus grande discipline pour le respect de leurs quotas de production. Ryad a, du reste, toujours été frileuse quand il s'agit de coupes drastiques dans la production de l'organisation pour rééquilibrer la structure des prix pétroliers, et éviter leur chute. Une autre baisse d'au moins 500.000 barils/jour que se partageront les 12 pays membres n'est pas à écarter, estiment des analystes à la veille de cette réunion de l'OPEP. D'abord, du fait que les prix du brut sont remontés à un peu plus de 43 dollars/baril en fin de semaine sur le sillage de l'annonce de cette réunion dont l'ordre du jour sera l'examen de la production de l'organisation. Ensuite, par l'annonce de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) que la demande en produits pétroliers devrait baisser plus fortement que prévu en 2009, alors que la perspective d'une reprise de l'activité économique avant la fin de l'année s'éloigne. L'EIA s'attend ainsi à une baisse de 1,4 million de baril par jour cette année de la consommation mondiale de pétrole, alors qu'elle tablait précédemment sur un repli de 1,2 million. A la veille de la réunion ministérielle de l'OPEP, les cours du brut jouaient au yo-yo. Ils étaient en hausse à 43 dollars/baril à New-York et plus de 45 dollars/baril à Londres. Mais, M. Chakib Khelil a prévenu qu'un consensus ne s'est pas encore dégagé sur une réduction de production de l'organisation, plusieurs pays sont encore indécis. Les marchés attendent un signal fort à partir de Vienne et une décision qui stabilise encore plus le marché. |
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