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Ghardaia: L'hôpital en quête de soins

par Aïssa Hadj Daoud

Malfaçon architecturale, absence d'équipements nécessaires à son bon fonctionnement et d'un personnel spécialisé, telles sont les caractéristiques de l'hôpital «Brahim Tirichine» de Ghardaia. D'une capacité de 250 lits et destiné à assurer une couverture sanitaire à une population estimée à plus de trois cents milles habitants de cette wilaya du sud du pays, cet hôpital, se morfond dans la désolation totale par manque de moyens matériels et humains, de spécialistes et d'agents paramédicaux performants. Inauguré en juin 1985 «cet établissement, qui a coûté, selon la DSP, plus de 30 milliards de centimes a été réceptionné sans équipements suffisants, adéquats et avec d'énormes défauts de conception. Tout le matériel en usage présentement nécessite son renouvellement. Parmi les innombrables aléas auxquels sont exposés les patients et le personnel médical, c'est particulièrement la vétusté du bloc opératoire et sa toiture perméable à la moindre ondée ainsi que l'absence totale d'une salle de réanimation spécifique pour les malades commateux. Il y a lieu de relever l'inexistence d'une chaîne de froid et surtout de la climatisation, puisque tous les malades subissent les conditions climatiques exceptionnelles de la région notamment pour les nouveaux-nés et les enfants hospitalisés. Malgrér sa nature de structure hospitalière régionale, celui-ci reste sous utilisé, faute de moyens humains et matériels appropriés. Curieusement, il nous a été permis de constater qu'un médecin cumule trois fonctions à la fois ! Réanimateur (le seul de cet hôpital), anesthésiste au bloc opératoire et médecin-chef des urgences ! Quant aux matériels et au bienfait qu'ils prodiguent et aux équipements de pointe, ils brillent par leur absence. Un exemple entre mille : le bloc opératoire n'est même pas pourvu d'un appareil de radiologie. Certains «outils» indispensables à un travail chirurgical efficace n'ont pas été renouvelés depuis leur réception lors de l'inauguration de l'hôpital en 1985. Parmi les autres lacunes constatées au niveau de cet établissement, le seul de cette envergure dans la région, il y a lieu de relever des carences d'accueil au niveau des urgences. Certains médecins auraient parfois refusé de prendre en charge des malades, et ce, en dépit des multiples tentatives de sensibilisation et d'initiation du personnel chargé de l'accueil menées par le directeur de la santé en personne. Par ailleurs, les malades (les enfants en particulier) souffrent aussi de l'absence de moyens de divertissement tels la télévision et d'un mobilier qui leur est spécifique. «Les malades n'ont pas de vie sociale», reconnaissent certains de ceux qui sont passés par cet hôpital. Les quelques médecins spécialistes venant de l'extérieur de la wilaya exerçant dans cet établissement se débattent dans d'innombrables problèmes sociaux comme le logement de fonction en plus du manque d'équipements et de moyens matériels de travail adéquats. Cet état de fait décourage les jeunes médecins, les spécialistes en particulier, qui veulent s'installer à Ghardaia. Quoi qu'il en soit et en dépit de la bonne volonté affichée par la direction de la santé, pour assurer une gestion rigoureuse, l'hôpital de Ghardaia se trouve dans une situation telle que son infrastructure nécessite d'urgence une restauration. Une rénovation totale de ses équipements lui permettrait de mieux assister le citoyen malade et de devenir, par conséquent, une structure performante répondant aux normes universelles de l'OMS. Dans l'attente, espérons que la toute nouvelle structure des urgences, qui vient d'être récemment réceptionnée apportera dans un premier temps, un «remède» à cet hôpital.