|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Ils sont rares, pour ne pas dire inexistants, les citoyens qui
pensent que l'élection présidentielle d'avril est ouverte malgré la présence
dans la course du Président-candidat. Dans leur écrasante majorité, nos
concitoyens considèrent en effet que les jeux sont faits, indépendamment du
préjugé favorable ou de l'opinion positive qu'ils peuvent avoir pour l'un ou
l'autre des cinq candidats postulant eux aussi à la magistrature suprême du
pays. Même les partisans activistes de ces derniers le pensent car ayant pris
la mesure de la disproportion qu'il y a entre la machine électorale au service
du Président-candidat et celles dont disposent leurs candidats respectifs.
Les choses étant ce qu'elles sont, ces cinq candidats ont-ils donc fait acte de candidature uniquement pour servir de «lièvres» au Président sortant et de faire-valoir à un simulacre de scrutin pluriel ? C'est en tout cas le reproche qui leur est fait par les «boycotteurs» qui ont rêvé voir la participation à cette élection être réduite à la seule présence du Président-candidat. Il sera longtemps fait grief donc par ce milieu aux cinq candidats d'avoir contribué à faire passer la victoire annoncée de Bouteflika comme découlant d'une compétition dans laquelle les critères de la démocratie auront été respectés. Il n'empêche qu'il nous faudra observer ce que vont être les prestations électorales d'au moins deux de ces cinq candidats : Louisa Hanoun et Mohamed Saïd. Ce n'est pas que l'on estime que ces deux personnalités ont une quelconque chance de mettre en difficulté le Président-candidat, mais parce qu'ils semblent cristalliser sur leur candidature respective des intentions de vote qui pourraient leur permettre de réaliser un score électoral qui en ferait à l'avenir des acteurs sur l'échiquier politique avec lesquels il faudra compter. C'est, nous semble-t-il, par conscience que cette élection présidentielle peut leur servir à mesurer ce que le courant politique qu'ils représentent capte comme sympathie et adhésion populaire, que Louisa Hanoun et Mohamed Saïd ont fait le choix de se porter candidats, tout en ne se faisant pas d'illusion sur l'issue du scrutin. Pour la porte-parole du PT, son ambition dans cette élection est que se confirme le lent mais indéniable ancrage populaire dont est en train de bénéficier sa formation. La stratégie de cette candidate consistera à faire la démonstration que le programme et les propositions que le Parti des travailleurs défend rassemblent de plus en plus d'adhésions et devient éligible à être un parti de gouvernement. Quant à Mohamed Saïd, il s'agit pour lui en quelque sorte de gagner le pari qui consiste à émerger de cette élection présidentielle en tant qu'homme politique représentatif d'un courant politique qui n'est pas sans audience populaire, bien qu'interdit d'expression par le refus d'agrément que les pouvoirs publics opposent aux formations ayant voulu lui servir de vecteur. |
|