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La nouvelle, très bonne, avait réjoui tous
les Tiaretis avant qu'elle ne tombe dans un oubli... total.
C'est que l'ambitieux projet de redonner vie à la légendaire source d'Aïn El-Kerma aura vécu le temps de son promoteur, l'ex-directeur de l'Hydraulique, M. Benfatima Aek, mort terrassé par une crise cardiaque en juin dernier. Ce «maître de l'eau» avait déjà réussi l'exploit de faire rejaillir de sa source Aïn El-Djenane après plusieurs années de fermeture. Une action d'utilité publique qui lui valut toute l'estime et la reconnaissance de tout Tiaret. Des travaux avaient, en effet, débuté au début de l'année dernière sous la direction du défunt Benfatima Aek avant que le projet, pourtant à portée de main, ne soit abandonné sans que personne ne comprenne vraiment pour quelle raison. Retour sur l'histoire d'une source légendaire. En 1782 déjà, le conquérant arabe de l'Afrique du Nord, Okba Ibn-Nafi se désaltérait de la légendaire source de Aïn El-Kerma avant de poursuivre sa route vers d'autres contrées pour y propager le Message de l'Islam. Presque deux siècles plus tard, la source promise pour ne jamais se tarir est fermée après que la main coupable de l'homme eut décidé de l'assécher à jamais (?!). Première armoirie de l'antique Tihert aux côtés du mausolée de Sidi Mhamed (qui reste lui aussi à sauver !), la source de Aïn El-Kerma est située au pied de la non moins légendaire grande mosquée surplombant l'ex-Place Carnot, cette même place où Ali Maâchi et ses deux compagnons martyrs furent pendus à un arbre par la soldatesque coloniale un certain 08 juin 1958. Des travaux effectués pour déplacer la salle des ablutions de la grande mosquée ont sonné le glas de la source, fermée il y a presque une vingtaine d'années après avoir été polluée par des eaux usées. Trônant majestueusement en plein coeur de la ville de Tiaret, plusieurs concitoyens de feu Djelloul Ould Hamou ont étanché leur soif avec l'eau suave et limpide de Aïn El-Kerma, considérée comme une véritable icône pour toute la région de l'Oranie. A l'évocation du nom de la légendaire source, nombreux sont ceux qui «libèrent» un profond soupir tant la symbolique de la fontaine est porteuse de souvenirs indélébiles pour plus d'un Tiareti de souche. Jusqu'à sa fermeture, à cause de la bêtise humaine, Aïn El-Kerma est aujourd'hui une «relique» qui n'attire plus le regard blasé de personne. A son âge d'or, Aïn El-Kerma était un foisonnement aqueux affublé de vertus curatives avérées depuis plusieurs décennies. Plusieurs générations de Tiaretis n'ont jamais sacrifié au rituel de se désaltérer à la source mythique. L'heureuse perspective, désormais lointaine, avait pourtant remis de l'eau à la bouche à plus d'un habitant de l'antique Tihert. Bien dommage...! |
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