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Le président de
la République a instruit hier le ministre de la Justice d'installer une
commission pour proposer un projet de loi organique mettant en oeuvre les
principes constitutionnels en faveur d'une plus grande participation de la
femme dans les assemblées élues. «J'instruis le ministre de la Justice
d'installer une commission à l'image de celle qui a travaillé sur les
amendements du code de la famille et dont la mission sera de nous proposer un
projet de loi organique mettant en oeuvre les principes constitutionnels en
faveur d'une plus grande participation de la femme dans les assemblées
électives», a déclaré le président dans son discours à l'occasion d'une
cérémonie en l'honneur de la femme algérienne, à l'occasion de la Journée
internationale de la femme.
Le président a en outre décidé de poursuivre sa politique visant à désigner des femmes dans des postes qui étaient jusque-là l'apanage des hommes, à l'instar des postes de wali, ambassadeur, recteur d'université, président de cour de justice et membre du gouvernement. «J'ai pris la décision d'approfondir et de poursuivre la politique visant à désigner des femmes dans des postes qui étaient jusque-là l'apanage des hommes, à l'instar des postes de wali, ambassadeur, recteur d'université, président de cour de justice et membre du gouvernement», a affirmé le chef de l'Etat. Par ailleurs, le président Bouteflika a indiqué avoir donné instruction aux membres du gouvernement pour réserver un taux important des postes de directeur central et président d'entreprise publique aux femmes candidates désirant y accéder. Pour le président Bouteflika, ce chantier reste «tributaire» du développement global du pays car, a-t-il souligné, «tout ce qui stimule la lutte contre la pauvreté, l'exclusion et l'analphabétisme améliore inévitablement la condition des femmes». Il a précisé, à ce propos, qu'il est «difficile de mettre en avant l'accès des femmes aux postes de décisions sans souligner parallèlement que la responsabilité des enfants et les obligations familiales leur incombent souvent, sinon toujours exclusivement». Le chef de l'Etat a estimé toutefois que les femmes «ne sont pas absentes» du domaine politique et que leur présence dans les instances politiques répond à «une exigence démocratique», puisque ces dernières, a-t-il dit, forment la moitié de la population algérienne et qu'elles représentent une «valeur éducative importante». Il a ajouté que la présence de la femme au niveau du gouvernement et du Parlement gagnerait sans aucun doute à être renforcée, car il a relevé que les femmes occupent encore une place «trop limitée», notamment pour les fonctions électives. Le président de la République a noté, par ailleurs, le rôle des associations de femmes, des syndicats, des partis politiques pour le renforcement et la modernisation de la vie politique, mettant en évidence le rôle «déterminant» des formations politiques dans ce sens. Il a estimé, à ce propos, qu'il est «inconcevable et inacceptable» que la femme «reste toujours classée en fin des listes», précisant que «c'est de la volonté et la sincérité des partis politiques à encourager les candidatures féminines à des postes d'éligibilité que dépend en grande partie la participation politique des femmes». Le chef de l'Etat a affirmé, par ailleurs, que la révision constitutionnelle est un «grand acquis» qui doit être «mis en valeur», soulignant que cette réalisation «exige un travail continu pour améliorer l'équilibre entre l'homme et la femme». Le chef de l'Etat a souligné que les derniers chantiers juridiques ouverts pour la promotion des droits de la femme sont «un acquis de taille» qu'il importe de souligner. Les derniers chantiers juridiques, ouverts «dans le but de rétablir les Algériennes dans leurs droits», notamment en matière de révision du code de la famille, du code de la nationalité et de la Constitution, sont «un acquis de taille qu'il importe de souligner», a affirmé le président Bouteflika. Il a néanmoins souligné que les questions qui touchent à la promotion des femmes sont souvent «délicates et chargées de passion, objet de polémiques incessantes, d'idées préconçues et préjugés infondés». Pour lui, la détermination et le courage que témoignent les Algériennes pour protéger leurs droits «ne sont plus à démontrer» et l'évolution des mentalités, due à l'éducation et à l'acquisition du savoir, «joue un rôle décisif dans la défense de ces droits». «L'évolution des mentalités est cruciale pour la promotion des femmes et chaque geste, qui participe dans cette évolution, doit être salué», a encore souligné le président de la République qui a relevé que l'égalité juridique doit s'accompagner d'une égalité effective, «seule susceptible de lui octroyer un caractère irréversible». |
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