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La condition féminine en débat. Beaucoup reste à faire

par A. Mallem

Les droits et devoirs de la femme algérienne dans la charia et le droit positif algérien, ses obligations conjugales et son rôle dans l'éducation des enfants, la femme travailleuse et la femme au foyer ainsi que d'autres questions, ont été mises samedi matin sur le tapis et débattues sur les ondes au cours de la dernière émission du forum de la radio régionale de Constantine, consacrée à la femme.

L'opportunité était évidemment la célébration du 8 Mars et le plateau a réuni un panel d'invités constitué, entre autres d'un Imam, d'une juriste représentant une association civile de protection et de promotion des droits de la famille, ainsi que d'un psychologue clinicien et, bien sûr, des journalistes en majorité des femmes. Pendant deux heures, les participants, souvent relayés par des appels nombreux des auditeurs des deux sexes, ont placé la situation de la famille algérienne au centre des débats.

Ce thème sensible n'a nullement fait reculer les orateurs qui l'ont abordé dans la sérénité complète. «Mais pourquoi un psychologue ?» s'est interrogée l'animatrice.

Et de répondre que, selon elle, « certaines situations vécues par la femme ont des répercussions psychologiques qui ne peuvent être expliquées que par cette branche de la science ».

Après que l'homme de religion ait mis en exergue, dans une longue dissertation, « la place éminente réservée par l'Islam à la femme au sein de la famille », que la juriste ait parlé de « sa place dans la législation du pays », d'autres intervenants ont mis le doigt sur des réalités sociales découlant des mentalités et de la culture ambiante qui font la part belle à l'homme. « On accorde peu de respect à la femme dans notre société.

Elle manque de protection sociale, économique et psychologique », dira un auditeur. « Non, rétorque un autre qui pense que la condition de la femme dans notre société est dû au faible niveau de culture, sinon comment expliquer que la femme, qui est la première éducatrice des générations avant l'école, bénéficie de peu de considération ».

Un autre qui n'est pas d'accord sur cette affirmation, invoque l'unité « sans faille de la cellule familiale de nos grands pères au sein de laquelle la femme jouissait d'un statut plus enviable. Pourtant, les membres de cette famille n'avaient pas un niveau culturel plus évolué », précise-t-il. Un autre enfin, dont la femme travaille, assure qu'il mène la « belle vie de couple parce qu'il existe une entente parfaite entre lui et son conjoint ».

On finira par conclure que la femme algérienne de 2OO9, si elle occupe désormais une place plus prépondérante dans l'activité économique, il n'en demeure pas moins qu'elle demeure encore victime de préjugés, d'une culture sociétale toute entière tournée vers la domination de l'homme d'autant plus que la crise multidimensionnelle que traverse notre société n'est pas de nature à favoriser son émancipation.