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Le wali Blida fait le point: investissement, habitat, circulation...

par Tahar Mansour



M. Houcine Ouadah, wali de Blida, a réitéré, au cours d'un entretien, la volonté des pouvoirs publics à aller toujours de l'avant pour améliorer le cadre de vie et les conditions de tous les citoyens, particulièrement dans les régions touchées par les affres du terrorisme aveugle.

Concernant le PPDRI, il déclara que «c'est un programme original et différent de ceux qui l'ont précédé, bien qu'il les complète». Ainsi, le PPDRI permet aux citoyens de définir eux-mêmes leurs besoins en matière de projets agricoles et c'est donc au vu de ces programmes élaborés par les fellahs eux-mêmes que l'action des pouvoirs publics sera engagée pour les aides financières multiformes. Ceci étant, le fellah ne pourra que réussir dans son entreprise et l'aide de l'Etat sera utilisée à bon escient. D'ailleurs, pour la wilaya de Blida, il y a environ 80 dossiers qui ont déjà été validés et les actions déjà engagées. Cette opération fera retourner les populations vers les lieux qu'ils ont désertés depuis plusieurs années à cause de l'insécurité et fixer celles qui sont toujours sur leurs terres. Passant aux investissements et plus particulièrement aux acquisitions de terrains par des privés sans qu'elles soient suivies de concrétisation sur le terrain, le wali a estimé qu'il faut avant tout rechercher les causes de ces défections et, pour ce faire, il y a des commissions qui sont à pied d'oeuvre pour enquêter sur chaque cas. «Il y a des causes qui sont objectives, comme l'insécurité, les financements qui deviennent trop importants ou tout simplement que le projet n'est plus porteur. Après enquête, nous demanderons aux investisseurs de démarrer leurs projets et, dans le cas contraire, nous appliquerons la loi et le terrain reviendra à celui qui pourra y investir», a-t-il précisé. Pour la création de nouvelles zones industrielles, le wali indiqua que par manque de terrain, il sera difficile d'y parvenir bien que deux sites aient été dégagés, l'un à Bouinan et l'autre à Meftah. «Mais il ne faut pas oublier qu'on n'est pas obligés d'implanter des usines pour investir, Blida est une wilaya agricole et ceux qui le veulent peuvent investir dans le secteur agroalimentaire», a déclaré M. Ouadah.

Il invita ensuite les investisseurs potentiels à se diriger vers les wilayas limitrophes, comme Médéa, Aïn Defla, Tissemsilt, où ils trouveront toutes les commodités et les facilités nécessaires à la maturation de leurs projets, surtout avec la réalisation de l'autoroute, la rénovation du chemin de fer et la création de ports, ce qui réglera les problèmes de transport. Le wali passa ensuite au logement pour affirmer «que beaucoup d'efforts ont été consentis malgré toutes les difficultés rencontrées et les conditions de travail parfois très difficiles, comme le manque d'entreprises de réalisation, les lenteurs administratives et les fluctuations imprévisibles des prix des matériaux de construction, en particulier le fer à béton qui a freiné beaucoup de projets en 2007". Mais M. Ouadah s'est dit satisfait par le secteur de l'Habitat au niveau de la wilaya de Blida qui a «l'un des plus bas taux d'occupation par logement du territoire national et qui est de 5,39 hab/log, alors qu'il était de 7,4 en 1999 et que nous espérons faire passer à 4 hab/log après la réception des logements en cours de réalisation». Pour rappel, 21.150 logements entrant dans le programme quinquennal 2005/2009 sont en cours de réalisation. En outre, et concernant la qualité des travaux, le wali s'est dit «intransigeant à ce sujet et chaque entreprise qui ne construit pas dans les normes et dont la finition laisse à désirer est sonnée de reprendre les imperfections sinon la loi et les clauses du marché seront appliquées à ses torts exclusifs». Pour les anciens projets de logements LSP qui étaient confiés à l'EPLF de Boumerdès et qui sont toujours à l'arrêt, le wali rappelle que plusieurs tentatives ont été faites pour faire entendre raison à cette entreprise étatique, mais qu'elle a toujours fait défection et n'a pas répondu aux doléances. Ceci a obligé la wilaya à engager une action en justice pour annuler l'attribution des terrains d'assiette au profit de l'EPLF de Boumerdès et de confier la poursuite des projets à l'OPGI de Blida. La justice a tranché et il ne reste que les formalités administratives à terminer pour la reprise des projets pour lesquels les bénéficiaires attendent depuis 2001.

Pour les logements sociaux terminés et non encore attribués, le wali rappela que «même si vous voyez qu'ils sont terminés, il manque à ces logements certaines commodités et nous attendons toujours que tout soit fin prêt pour remettre les clés aux bénéficiaires, car il n'est pas question de faire habiter des citoyens alors que l'électricité, le gaz ou l'eau se sont pas encore branchés». Puis il continua en déclarant que «malgré tous les aléas, la wilaya de Blida attribue près de 1.000 logements tous les 3 ou 4 mois, ce qui est quand même conséquent». Il ajouta que «les consignes que nous avons données aux chefs de daïra pour n'exclure personne lors de l'élaboration des listes des bénéficiaires ont été suivies à la lettre et vous avez pu remarquer que tout s'est bien passé et les contestations ont été rares. Pour l'habitat précaire, M. Hocine Ouadah affirme ne ménager aucun effort pour son éradication en relogeant tous ceux qui habitent les bidonvilles dans les logements décents, et l'exemple de Sidi Abdelkader sera suivi par celui de Haï Driouche dans quelques jours et, ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il ne reste aucun citoyen habitant une baraque.

Le nouveau plan de circulation de Blida que certains ont décrié est considéré par le wali comme un moyen qui a mis fin à des situations très difficile, car «nous remarquons qu'en l'espace de quelques années, le nombre de voitures circulant dans la ville a été multiplié par 100 alors que les rues et les espaces sont restés les mêmes. Et il faut dire que les sens uniques sont utilisés dans toutes les grandes villes du monde et qu'ils sont un moyen radical pour permettre une fluidité normale de la circulation, surtout que la plupart des conducteurs de véhicules manquent de civisme et causent d'énormes bouchons là où ils auraient pu passer très rapidement si chacun respecte les priorités et le code de la route». Néanmoins, plusieurs solutions sont préconisées pour désengorger la ville, surtout aux heures de pointes, comme la remise en marche des feux tricolores, l'installation de séparateurs au milieu des rues pour éviter les empiètements et les dépassements dangereux, trouver des solutions sensées aux très nombreux accès, reprendre certains giratoires. «Mais l'autodiscipline des chauffeurs reste le meilleur moyen de lutter contre les bouchons qui se forment çà et là à longueur de journée», a-t-il fini par déclarer. Avec la remise en marche du téléphérique Blida-Chréa, le problème de la gare routière revient à la surface avec acuité mais il paraît qu'il sera réglé incessamment, car le terrain d'assiette de Khazrouna, qui était détenu par un privé ne voulant pas l'évacuer, vient d'être récupéré par la wilaya sur décision de justice définitive et, une fois l'étude terminée, les travaux seront lancés et ne dureront pas longtemps. Pour la sauvegarde de l'environnement et la valorisation des sites touristiques, plusieurs programmes ont été initiés, comme l'élargissement de l'entrée de Hammam Mélouane au niveau du Col des Pigeons pour un montant de près de 23 milliards de centimes et qui démarrera une fois la déviation réalisée. A une question concernant l'amélioration urbaine qui a touché la totalité des 25 communes de la wilaya mais qui a suscité quelques interrogations de la part des citoyens sur le fait que certains quartiers n'aient pas encore été touchés, le premier responsable de la wilaya rappela «que ce genre de travaux revient trop cher et nous ne pouvons pas tout entreprendre en une année. Les quartiers sont réaménagés au fur et à mesure des autorisations de paiement reçues, mais tous les quartiers seront touchés, sans exclusive. En outre, je fais remarquer que lorsqu'un quartier est visé, c'est aussi bien les trottoirs que les routes et les différents réseaux qui sont refaits à neuf, ce qui demande donc du temps et aussi beaucoup d'argent». Enfin, et concernant la dernière visite du Président de la République, la 7ème à Blida depuis son investiture - le wali s'est dit très honoré par ces visites et inaugurations des multiples réalisations de la wilaya «et le montant de 88 milliards de DA proposé hors logements pour notre wilaya est la preuve que nous sommes sur la bonne voie et nous continuerons avec la même sérénité et le même dynamisme à mener à bien tous les programmes initiés pour cette wilaya martyre, loin de toute improvisation». Ces visites répétées à Blida de la part du président ont insufflé une impulsion nouvelle et un dynamisme plus grand, d'autant plus que tous les moyens ont été mis pour réinstaurer la sécurité, relancer les projets, reconstruire ce qui a été détruit, redonner espoir à toutes les couches déshéritées et, surtout, permettre aux citoyens de s'exprimer et de revendiquer leurs droits, selon notre interlocuteur. A la fin de l'entretien, M. Hocine Ouadah a tenu à apporter quelques précisions concernant certaines rumeurs colportées çà et là qui «sont le fait de personnes qui avaient l'habitude de nager en eaux troubles, et dès qu'elles se sont retrouvées devant la clarté, ont paniqué et disent n'importe quoi. Mais je préfère laisser le temps les remettre à leur place car, au lieu d'entrer en polémique avec eux, je préfère me consacrer aux tâches autrement plus nobles qui me sont confiées et qui consistent en la réalisation de tous les programmes sociaux qui feront vivre mes concitoyens dans la sérénité et la paix».