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Boumerdès: Le casse-tête du commerce informel

par O. M.

Le marché informel a pris de l'ampleur à cause du laxisme de certains élus locaux qui ont laissé l'illicite s'implanter jusqu'à s'enraciner, défigurant au passage des espaces et squattant d'autres. Cependant, depuis dix jours et sur instruction du wali, plusieurs lieux ont reçu la visite des services de démolition, ou de délocalisation à l'instar d'une partie du marché bi-hebdomadaire du chef lieu de la wilaya. Ce marché n'a pas cessé de grossir depuis des années. Une pléthore de vendeurs ambulants est venue s'y greffer au point où l'artère jouxtant le marché se trouve coupée à la circulation les lundis et jeudis. Certes les pouvoirs publics, qui ont par le passé mené des campagnes d'assainissement mais sans lendemain, semblent aujourd'hui décidés à mettre de l'ordre et donner à ce lieu situé au chef lieu de la wilaya un nouveau visage. Une opération similaire a aussi été lancée depuis une semaine au niveau de la commune de Bordj Menaiel, l'une des plus grandes agglomérations de Boumerdès et qui est devenue, hélas, une référence en matière de commerce illicite. Cette ville se trouve au bord de l'asphyxie du fait que le squat des trottoirs est devenu presque légal. Le moindre espace est envahi ; de véritables marchés surgissent, marchés où sont commercialisés toutes sortes de produits locaux et de «made in Asia». L'exemple le plus frappant est celui du trottoir allant de la gare au centre ville, soit plus d'un kilomètre d'espace squatté. Cet état de fait obligeait les piétons à emprunter la voie carrossable et créait des tensions entre les commerçants légaux et ceux qui venaient, chaque matin, étaler leurs marchandises devant leurs devantures et entrées. L'artère menant à l'hôpital, l'un des plus importants de la wilaya, ne déroge pas à la règle. Quotidiennement, les marchands ambulants envahissent les trottoirs où ils amoncèlent divers produits, parfois même alimentaires. A Bordj Menaïel, même l'entrée d'une école primaire n'a pas échappé à cette agression : robes et effets vestimentaires sont accrochés au barreaudage de l'école et les élèves doivent se faufiler pour rejoindre leurs classes. Les nouveaux élus ont fait, selon leur président M. Gabor Karim, de ce dossier encombrant, hérité de l'ancienne assemblée, une de leurs priorités pour mettre fin à l'anarchie qui règne sur les trottoirs de la ville. Concernant le commerce illicite, les services de la commune ont recensés, dans le cadre de l'éradication du marché informel, environ 350 commerces répartis à travers sept sites. Mais selon les Menailis, il existe plus d'un millier de contrevenants sur le sol de la commune. Pour M. Aouda Kamel, vice président de l'APC, cette opération de recensement a été entamée bien avant l'instruction du wali, car elle s'imposait d'elle-même du fait de l'ampleur prise par ce phénomène qui ne cesse d'enlaidir notre commune. Avant d'ajouter «la majorité des commerçants exerçant dans l'informel résident hors commune, ces derniers ont profité de la situation qu'a connue la région pour venir s'installer et s'approprier des espaces publics. «Sans fermer la porte à ces centaines de commerçants, dont le commerce illicite reste la seuls source de revenus, la commune de Bordj Menaiel, selon son président d'APC, a dégagé des espaces pour recevoir ces derniers». Ainsi l'opération de réhabilitation de l'ancien marché couvert, ravagé par le feu il y a trois ans, sera entamée incessament. Une fois livré, le marché permettra, selon M. Gabor, une meilleure organisation des activités et offrira aux client un espace accueillant. Par ailleurs, le site «Tabacoop» et l'espace jouxtant la cité police recevront eux aussi une trentaine de commerces. Concernant le site de la base vie du groupe Lavalin, situé à l'entrée ouest de la commune, les élus estiment qu'il se trouve loin du centre ville, et que ses hangars serviront à un autre projet plus approprié. On pense du côté de Bordj Menaiel à un marché de gros de bétail. Enfin, on note au niveau de la commune que 39 cas de constructions illicites ont été recensés et que les services de la commune ont procédé à la démolition de 15 constructions en attendant d'étudier le cas des autres du fait, nous signale-t-on, que ces dernières existaient déjà avant l'élection de l'assemblée actuelle. Enfin, à signaler que le mur, situé à l'entrée ouest de la ville et qui enlaidissait le site, subit, depuis quelques jours, une opération de lifting.