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La cité Tiddis en quête de protection

par A. El Abci

Des citoyens font état d'un laisser-aller et d'un abandon dont est victime l'antique cité de Tiddis, située à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Constantine, qui, selon l'histoire, a tenu le rôle de bastion avancé de défense et de protection de la célèbre et ancienne ville de Cirta des invasions étrangères.

En plus, avec son merveilleux site touristique, elle compte des traces et des vestiges de différentes civilisations, qui s'y sont succédé. Une cité située aux portes de la capitale de l'antique empire numide, qui a vu défiler les civilisations punique, romaine, chrétienne et musulmane. Les citoyens se désolent qu'un trésor pareil ne soit pas pris en charge, à tout le moins pour ce qui concerne les choses les plus simples «comme le transport, disent-ils, qui est complètement défaillant avec une absence d'une ligne directe et, un tant soit peu, régulière». Et les difficultés ne se limitent pas à cet aspect, puisque si d'aventure un féru des lieux se hasardait à faire malgré tout le déplacement, une fois sur place le désenchantement est encore plus grand.

Ainsi, contre tout bon sens et en dépit des potentialités qui sont ceux de la ville de Tiddis, rien n'y existe pour l'accueil du touriste.

D'ailleurs on signale la même situation dans les vestiges mégalithiques du village de Bounouara, situé à une distance égale du Vieux Rocher mais du côté de la route de Guelma, qui sont dans le même état, à savoir une dégradation avancée. Pourtant, poursuivent-ils, «tant au regard de l'importance de la valeur des vestiges qui s'y trouvent, que des atouts naturels et touristiques, dont ces lieux peuvent se prévaloir, l'une et l'autre autorisent la pratique sans limite de nombreuses activités attractives à l'effet de leur donner une âme». Mais là, c'est peut-être demander trop pour l'instant, reconnaissent-ils, cependant il n'en demeure pas moins que le minimum, en l'espèce, réclamerait au moins un aménagement et nettoyage des allées, des indications même sommaires des ruines à l'aide de pancartes explicatives, etc.

Quoi qu'il en soit, les élus de l'APW, questionnés, affirment avoir effectué une enquête sur le terrain, qui a abouti à des conclusions similaires, recommandant «vivement et par écrit» aux services de l'exécutif concernés de la wilaya, pour «au moins procéder à la réalisation de clôture pour préserver du pillage et des prédations, les vestiges du site de Tiddis». Les recommandations portent aussi sur l'édification de stèles retraçant les différentes étapes historiques traversées et leur importance pour une meilleure perception de la part des citoyens, qui parfois par ignorance les détériorent. D'ailleurs dit-on, les mêmes conseils demeurent valables pour les autres lieux à richesse historique et architecturale inestimable telles les anciennes mosquées, où des tombeaux et mausolées dont certains ont fait l'objet de saccage.