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Le ministère de l'Enseignement supérieur a cessé d'accorder l'équivalence à leurs diplômes: Des étudiants algériens en grève de la faim au Caire

par M. Saâdoune

Des étudiants algériens en Egypte mènent depuis trois jours un sit-in devant l'ambassade d'Algérie au Caire pour protester contre le refus du ministère algérien de l'Enseignement supérieur de reconnaître les diplômes de magister et de doctorat acquis au niveau de l'Institut de recherches et d'études arabes relevant de la Ligue arabe.

Hier, les étudiants en question ont décidé d'entamer une grève de la faim illimitée jusqu'à ce que le ministère de l'Enseignement supérieur prenne une décision «claire et franche» de reconnaître les doctorats et magisters obtenus à l'Institut.

Un comité des étudiants algériens au Caire a rendu public vendredi un communiqué menaçant de passer à une étape supérieure, qui va au-delà de la grève de la faim. Ils comptent saisir la justice algérienne et ont chargé un avocat algérien agréé à la Cour suprême. Selon le site «Al Youm Assaba'a» qui rapporte l'information, le Dr Ahmed Youssouf, directeur de l'Institut de recherches et d'études arabes du Caire, leur a promis de désigner également un avocat égyptien, au titre de la solidarité avec eux. Les étudiants algériens veulent également rencontrer Amr Moussa, le secrétaire général de la Ligue arabe, pour soulever le problème.

Un mouvement de protestation similaire a déjà eu lieu au début du mois de janvier dernier. Des centaines d'étudiants algériens avaient effectué un sit-in en signe de protestation contre une décision du ministère de l'Enseignement supérieur datée du 28 décembre 2008 qui annulait l'équivalence accordée aux doctorats et magisters délivrés par l'Institut.



Des diplômes reconnus depuis 1994



Les étudiants avaient menacé d'entamer une grève de la faim illimitée au cas où le ministère ne revenait pas sur sa décision. Les étudiants disent ne pas comprendre les raisons d'une telle décision alors que l'Algérie reconnaissait ces diplômes depuis 1994. Selon eux, le séjour et les études et les recherches leur coûtent annuellement plus de 20.000 dollars. Selon le communiqué, les étudiants ont pris contact avec Abdelkader Hadjar, l'ambassadeur d'Algérie en Egypte, qui aurait immédiatement pris contact avec Rachid Harraoubia, lequel a démenti la véracité de l'information et leur a promis de publier un démenti clair. Un démenti qui n'est pas venu, ce qui a été qualifié par les étudiants «d'improvisation» qui joue avec «l'avenir des étudiants algériens».

Il semble que la décision prise le 28 décembre ait été «gelée» sans que cela ne change rien à la situation des diplômés de l'Institut de recherches et d'études arabes. Ce qui explique le retour au mouvement de protestation. Les étudiants algériens de l'Institut ont élevé une «protestation» au ministre de l'Enseignement supérieur, M. Rachid Harraoubia, contre le refus du ministère de recevoir et de traiter leurs diplômes malgré le «gel» de la décision annulant la reconnaissance des diplômes délivrés par l'Institut.



5.500 étudiants et diplômés en risque de dépression



Selon les représentants de ces étudiants, un certain nombre d'entre eux engagés dans une grève de la faim ont dû être évacués vers des hôpitaux du Caire et de nombreux cas de «dépression nerveuse» ont été enregistrés. Des étudiants se seraient rendus au bureau des équivalences où l'on a refusé de réceptionner leurs dossiers en leur «demandant de revenir après les élections». Les étudiants demandent l'annulation de la décision au plus tôt en raison des dommages matériels et moraux qu'elle cause à plus de 5.500 étudiants et diplômés. 1.700 algériens étudient actuellement au sein de l'Institut.

Ces étudiants n'ont guère apprécié les propos qu'auraient tenus M. Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, sur l'impossibilité d'accorder l'équivalence au magister obtenu au niveau de l'Institut de recherches de la Ligue arabe car ce dernier «n'a pas de critères scientifiques précis dans l'octroi de ce diplôme». Les protestataires reprochent également au ministère de vouloir appliquer la décision de non-reconnaissance des diplômes avec effet rétroactif, ce qui serait, selon eux, une atteinte «aux lois et aux droits acquis». L'Institut de recherches et d'études arabes a été créé par décision du Conseil de la Ligue arabe en 1952 et a commencé ses activités en 1953. Il délivre des diplômes d'études supérieures de magister et doctorat.