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Ce n'est pas Wall Street, mais cela en a les apparences, du moins. Les
banques algériennes vont revoir le système d'allocation des salaires de leurs
employés, dont les plus méritants, ou les plus «bosseurs» seront récompensés
par une prime spéciale. Une prime qui n'a rien à voir avec le système de bonus
que distribuent les maisons de courtage et les banques américaines. Mais, une
prime quand même, selon le délégué général de l'Association des banques et des
établissements financiers (ABEF), M. Benkhalfa Abderrahmane, cité par l'APS.
Selon cette source, un nouveau système salarial devrait être adopté
prochainement pour les banquiers avec l'introduction d'une partie variable dans
la rémunération des travailleurs des banques. Selon ce schéma, le prochain
salaire des banquiers, quelles que soient leurs fonctions et responsabilités,
va comprendre une partie fixe conventionnelle (salaire de base, primes
conventionnelles, etc.), et une nouvelle prime, une partie variable qui aura
les contours d'une prime sanctionnant la performance des travailleurs. Ce sera
en quelque sorte une rémunération spéciale pour les compétences et les
performances réalisées par l'agent ou le cadre bancaire, indépendamment de son
niveau de responsabilité. Cette prime de performance sera plutôt «un outil managérial
qui priorisera la performance du banquier et n'est, donc, pas un instrument
d'évolution du pouvoir d'achat», selon M. Benkhalfa. Mais, attention, cette
prime n'a rien à voir avec le bonus distribué par les banques comme aux
Etats-Unis ou en Europe. M. Benkhalfa s'explique : la prime de performance
diffère du bonus dans la mesure où les critères sont bien définis et objectifs
en Algérie, contrairement au système des bonus américains par exemple qui
restent opaques et subjectifs. Une rémunération dont se sucrent les grands
patrons de banques sur la place financière à Wall Street. La nouvelle prime que
l'ABEF compte instaurer au profit des agents des banques algériennes, publiques
particulièrement, sera calculée selon des «critères de calcul objectifs, visibles
laissant le moins de place à la subjectivité».
«Ce dispositif est l'une des étapes des réformes bancaires menées depuis une vingtaine d'années et intervient après avoir opéré des investissements technologiques qui font que désormais, il faut investir maintenant dans l'élément humain pour consolider les capacités d'intervention des banques», souligne M. Benkhalfa. En clair, ce sera un dispositif pour un meilleur partage des gains des banques, ajoute-t-il. Mais, avant d'en arriver là, un bureau d'études sera chargé de la conception et de la nature exacte de cette prime. M. Benkhalfa, qui n'a pas donné une estimation chiffrée de cette prime, de ses minima et de son plafond, a indiqué que les résultats de l'étude qui sera menée par le bureau-conseil retenu devront donner lieu à plusieurs configurations que les banques devront examiner avec la collaboration de la représentation syndicale du secteur bancaire, avant l'introduction de la mouture définitive du projet retenu dans la convention collective interbancaire. L'introduction prochaine d'une prime dans le secteur bancaire, dont le montant des liquidités a atteint à fin juin 2008 près de 2.597,8 milliards de dinars, interpelle par ailleurs les autorités financières nationales. |
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