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Christopher Ross, l'envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara
Occidental, a bouclé, hier lundi, à Alger un premier périple dans la région
maghrébine pour s'enquérir d'un dossier de décolonisation qui n'a que trop
tardé à être résolu.
C'est du moins l'avis des Sahraouis qui ont informé, dimanche dans les camps de réfugiés, l'émissaire onusien des derniers développements de ce dossier. A Alger, Ross a rencontré M. Mourad Medelci, avec lequel il a notamment évoqué le plan de relance des discussions de Manhasset. Il a ensuite été reçu par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Les entretiens à Alger de M. Ross lui ont permis de discuter avec les responsables algériens des voies et moyens de faire avancer le processus de discussions entre les deux parties au conflit, le Maroc et le front Polisario. Christopher Ross a discuté notamment de l'opportunité de remettre sur rails les discussions de Manhasset, perçues comme un des passages obligés dorénavant pour relancer l'une des solutions de règlement du conflit, un référendum d'autodétermination. Auparavant, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU avait discuté dimanche dans les camps de réfugiés sahraouis, des pourparlers avec le président de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD), M. Mohamed Abdelaziz, et des membres du secrétariat national du front Polisario. Il a déclaré que sa visite a pour objectif de s'informer de la position du Polisario et de son point de vue sur les modalités à mettre en oeuvre pour progresser dans les négociations auxquelles a appelé le Conseil de sécurité, pour une solution mutuellement acceptable qui prend en charge le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Dans l'entourage de l'émissaire onusien, on se veut pourtant modeste, et sans trop de promesses quant à une relance du processus de discussions entre le Maroc et le front Polisario. La mission essentielle étant, selon son entourage, d'écouter les parties au conflit, et d'explorer les opportunités offertes pour un autre round de négociations qui aboutirait à la mise en place d'un mécanisme définitif de sortie de ghetto du dossier de décolonisation au Sahara Occidental. Ross, qui a très peu communiqué durant sa tournée maghrébine qui l'a mené de Rabat aux camps de réfugiés, puis à Alger, devrait prendre en charge un dossier qui a traîné jusque-là, du fait des promesses non tenues, selon des responsables sahraouis, des différents secrétaires généraux qui se sont succédé à Manhattan. Depuis le cessez-le-feu en 1991, l'ONU n'arrive pas, en effet, à imposer au Maroc la seule solution qui satisfasse toutes les parties, et soutenue par la communauté internationale : un référendum d'autodétermination au Sahara Occidental. Cette fois-ci, beaucoup estiment que le nouvel émissaire onusien pour le Sahara Occidental ne doit pas être manipulé par le Maroc qu'il doit inviter à travailler plus sérieusement avec l'ONU pour trouver une solution juste et mutuellement acceptable qui ouvrirait la voie vers un référendum d'autodétermination pour décider de l'avenir politique de ce territoire. M. Ross devrait, par ailleurs, se rendre à Paris et Madrid, deux pays dont les dirigeants peuvent faire accélérer le processus de règlement démocratique du conflit. Au Maroc, il a surtout discuté avec la classe politique et les responsables gouvernementaux qui ont une nouvelle fois confirmé que le royaume chérifien s'arc-boute toujours à sa politique expansionniste. Et fermer la porte à tout règlement démocratique du dossier, quitte à bafouer les droits de l'homme dans les territoires occupés. |
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