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Elles ont été une vingtaine, les personnalités à faire
savoir qu'elles feront acte de candidature pour l'élection présidentielle.
Combien seront-elles sur la ligne de départ de cette compétition ? Nous le
saurons en toute exactitude que lorsque, après examen de conformité des
dossiers de candidature lui ayant été effectivement remis, le Conseil
constitutionnel apposera son sceau sur la liste des admis à concourir. Il en
est toutefois qui sont déjà passés à la trappe, faute d'avoir pu réunir dans le
délai imparti les 75.000 signatures citoyennes, préalable d'une candidature à
la candidature. Pour d'autres, bien qu'ils aient franchi aisément cet
impitoyable premier obstacle, cela ne constitue pas la garantie qu'ils obtiendront
leur ticket d'accès au tour final de la compétition électorale. L'examen
tatillon du Conseil constitutionnel pourrait en effet révéler que leurs
dossiers de candidature n'ont pas été établis dans la stricte conformité des
prescriptions édictées dans la loi électorale, ce qui entraînera leur
disqualification automatique.
Il restera au bout du compte quelques-uns. Suffisamment pour que le pouvoir fasse valoir que l'élection présidentielle est pluraliste et non fermée comme l'ont soutenu ses détracteurs. Effectivement et c'est déjà une «première victoire» de ce pouvoir contre le camp des boycotteurs que l'élection présidentielle du 09 avril ne se déroule pas selon le scénario auquel ces derniers ont appelé: celui d'un président candidat réduit à concourir seul pour la magistrature suprême. Il restera bien sûr la latitude au camp du boycott de se gausser sur «l'insignifiance de la stature» des rivaux que le président candidat devra affronter. Pour Bouteflika et ses partisans, les apparences et la vitrine d'une élection plurielle sont sauves avec ces personnalités qui seront admises dans le dernier carré. Et c'est cela l'essentiel qui fera à leurs yeux que l'opinion internationale admettra plus aisément le résultat du scrutin du 09 avril. Il reste à savoir si la participation plurielle au scrutin du 09 avril telle qu'elle se déclinera après le feu vert du Conseil constitutionnel est susceptible de provoquer le réflexe participationniste au sein de l'électorat. Rien n'est moins sûr. Si l'abstention massive sera au rendez-vous de ce scrutin présidentiel, les oppositions qui faute d'autre alternative ont fait du boycott électoral une stratégie ne seront pas pour autant les vainqueurs moraux par une telle issue. L'échec patent et démontré de ces oppositions à se constituer en force politique de poids et d'être le recours vers lequel les citoyens se tourneraient, suffit à prouver que le refuge des électeurs dans l'abstention n'est pas l'expression de leur rejet du seul pouvoir en place, mais de l'ensemble des acteurs politiques aujourd'hui présents sur la scène nationale. Et c'est là l'état d'esprit qui arrange le pouvoir, plus qu'il ne fait l'affaire de ses opposants. |
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