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Le nouvel envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU, le diplomate américain Christopher Ross a rencontré, hier dimanche, dans les territoires libérés, le chef du Polisario, et président de la RASD, M. Mohamed Abdelaziz. La rencontre, au-delà de son aspect protocolaire, aura en fait revêtu une grande symbolique politique pour le peuple sahraoui: l'intérêt des Nations unies pour la cause d'un peuple empêché, jusque-là, d'exercer son droit à l'autodétermination. La tournée de M. Ross, dans la région, que des milieux informés ont qualifiée d'exploratoire, a ainsi permis au diplomate américain de discuter avec les responsables sahraouis de leur vision quant au règlement définitif de ce dernier dossier de décolonisation en Afrique. Avec le président sahraoui, les discussions ont tourné autour de la reprise des négociations maroco-sahraouies, dans le cadre du processus de Manhasset, sous l'égide de l'ONU. La reprise des discussions entre le Maroc et le Front Polisario sur l'avenir du Sahara Occidental est, en fait, au centre de cette tournée dans la région de l'envoyé personnel du SG de l'ONU. Reçu dans les territoires sahraouis libérés, M. Ross a eu un point de situation global sur ce dossier, ainsi que les solutions urgentes qui doivent être mises en oeuvre pour le sortir du ghetto dans lequel il a été interné par le Maroc, qui jusque-là, a refusé d'appliquer, depuis 1991, les résolutions de l'ONU pour la mise en oeuvre du référendum d'autodétermination au Sahara Occidental. L'envoyé spécial du SG de l'ONU s'est déjà rendu à Rabat où il s'est entretenu avec les responsables marocains sur ce dossier. Pour nombre d'observateurs, la mission essentielle dont est chargée M. Ross est de relancer le processus de discussions entre le Front Polisario et le Maroc autour de l'avenir politique du territoire. A Rabat, il a rencontré autant le Premier ministre, M. Abbas El-Fassi, par ailleurs leader de l'Istiqlal, que le chef de la diplomatie marocaine et les partis politiques. Le Maroc n'a pas, pour le moment officiellement donné son accord pour la reprise des discussions de Manhasset, mais il est tout aussi vrai, qu'en principe, il ne devrait pas refuser de revenir à la table des négociations, même si son plan d'autonomie, qu'il a proposé comme solution idoine, reste en-deçà des attentes de la communauté internationale. En tout cas, la partie sahraouie aurait, selon des indiscrétions, averti l'envoyé spécial du SG de l'ONU sur le fait que Rabat doit avancer dans ses propositions et ne plus s'arc-bouter sur ses chimères colonialistes, notamment la proposition d'une autonomie dans les territoires sahraouis occupés. Centrée sur la relance de ces discussions maroco-sahraouies de Manhasset, la tournée de M. Ross intervient à quelques intervalles de l'intronisation du président américain Barack Obama, qui serait favorable à une avancée significative de ce dossier. D'autant que le 1er plan de paix proposé pour les deux parties au conflit a été celui de l'ex-chef de la diplomatie américaine, M. James Baker que le Maroc a accepté puis refusé d'appliquer. La tournée de M. Ross devrait, par ailleurs, le mener à Alger, puis à Paris et Madrid. Il devra ensuite faire un rapport détaillé de cette tournée au SG de l'ONU, M. Ban Ki Moon, qui devrait en annoncer les résultats. Et, surtout, la reprise des discussions (ou non) de Manhasset. |
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