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Les sept portes de cirta

par A. Mallem

Edifiée sous le règne de la dynastie des Hafside, la porte de Bab-El-Djabia donnant accès au souk qui portait le même nom et qui est aujourd'hui plus connu sous le nom de « Remblai », a été détruite en 1925 lors de l'érection d'un autre ouvrage d'art de grande envergure : le pont de Sidi-Rached.

Aujourd'hui, à l'occasion du 84éme anniversaire de la disparition de cet ouvrage figurant parmi les sept anciennes portes mythiques de Constantine, une association de jeunes qui se sont spécialisés dans l'histoire et la culture de la ville, a décidé d'organiser sur ce thème un colloque de trois jours, du 22 au 24 février, à la maison des jeunes de la cité Filali.

Benabdelkader F. et Segaouil C., respectivement président et vice-président de l'association « Shams 21, de la jeunesse et de la culture cirtéenne du troisième millénaire », ont essayé d'expliquer les motivations qui sont à la base de cette initiative. Ainsi, le président de l'association dira « qu'il s'agit de réhabiliter la mémoire de certains sites à caractère culturel et historique de Constantine, et ce à travers des expositions, des conférences-débats qui seront données par des spécialistes de l'histoire de la ville. Nous avons organisé une première rencontre en octobre 2OO7 à l'occasion du 83éme anniversaire de la démolition de cette porte et nous voulons continuer pour faire entrer cette manifestation dans le programme des commémorations traditionnelles ».

Complètement occultée par les historiens à l'époque de la colonisation et trop longtemps négligée après l'indépendance du pays, l'histoire des sept portes de Constantine reste à découvrir et à révéler aux générations montantes, estiment les organisateurs qui ont précisé que Constantine, avant d'être la ville des ponts était plus connue par ses sept portes. Bien que disparues, quatre d'entre elles sont assez connues puisqu'elles existent encore à l'heure actuelle.

Il s'agit des portes de Bab-El-Djabia , Bab-El-Kantara et Bab-El-Oued, ainsi que celle de Bab-El-Djedid que certains situaient à l'actuel emplacement de la BNA au centre ville. Les trois autres constituaient de simples issues. Il s'agit de Bab Rouah qui était située au lieu-dit El-Djorf, derrière l'actuelle caserne de la Casbah , de Bab-Henancha dans le quartier de Tabia et une autre que nos interlocuteurs n'ont pas nommée car, ont-ils indiqué , cette fameuse septième porte que comptait la citadelle constantinoise n'est pas encore située avec exactitude, faisant encore l'objet de beaucoup de controverses. Ils espèrent toutefois que, grâce à cette initiative, des recherches seront faites et présentées au colloque lors d'une prochaine édition.

«Nous avons trouvé qu'à Damas, en Syrie, une porte appelée « Bab-El-Djabia», ressemble en tous points à celle de Constantine et nous avons contacté des organisations gouvernementales syriennes pour réaliser un jumelage entre les deux villes arabes», annonce M. Benabdelkader. Son adjoint M. Segaouil est chargé de donner une conférence, demain mardi, pour défricher le sujet et apporter plus de lumière sur l'histoire des anciennes portes de Constantine.