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L'envoyé personnel du SG de l'ONU, le diplomate américain Christopher Ross
est attendu, aujourd'hui samedi, dans les camps de réfugiés sahraouis où il
doit rencontrer le secrétaire général du Front Polisario Mohamed Abdelaziz.
Deuxième étape de sa tournée dans la région maghrébine, Ross examinera avec les responsables sahraouis les opportunités politiques pour ouvrir la voie à un règlement définitif du dossier de décolonisation au Sahara Occidental. A ce titre, la relance des pourparlers de Manhasset (New-York), entre le Maroc et le Front Polisario, sous l'égide de l'ONU, sera au menu des entretiens de l'envoyé personnel au Sahara Occidental de M. Ban Ki Moon. Pour la partie sahraouie, il est urgent que l'ONU mette en place un mécanisme de relance du processus référendaire sur l'avenir politique du territoire. D'autant que le ministre sahraoui des Affaires étrangères Mohamed Salem Ould Salek, a réitéré que le Polisario «demeure attaché à une solution devant permettre au peuple sahraoui d'exercer librement son droit à l'autodétermination et à l'indépendance». «Nous attendons de M. Ross de relancer les pourparlers, entre les deux parties en conflit, le Polisario et le Maroc, en vue de parvenir à une solution juste et durable du conflit qui garantisse le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination», a souligné le ministre sahraoui. Le déplacement de M. Ross dans les camps de réfugiés sahraouis sera ainsi mis à profit par les responsables sahraouis pour exposer d'abord leur position pour relancer le processus de dialogue entrepris dans le cadre des négociations de Manhasset, ensuite pour réaffirmer la seule solution qui garantisse le droit du peuple sahraoui à s'exprimer librement sur son avenir politique, s'il veut l'indépendance ou l'intégration au Maroc. Cette position courageuse des responsables sahraouis, qui n'ont jamais rien demandé que l'application du plan de paix de l'ONU, basé sur un référendum d'autodétermination au Sahara Occidental, a toujours été dynamitée par les velléités colonialistes de la partie marocaine qui veut imposer un plan d'autonomie du territoire. C'est, en gros, le menu des entretiens de M. Ross à Rabat où il a entamé, mercredi, sa tournée dans la région pour, selon son entourage, s'informer et écouter. Le Premier ministre marocain et chef du parti de l'Istiqlal, Abbas El-Fassi, avait discuté avec le diplomate américain particulièrement du plan d'autonomie, la solution marocaine au conflit déposée sur la table des discussions du processus de Manhasset. A Rabat, l'envoyé personnel du SG de l'ONU a rencontré autant les chefs de partis politiques que les responsables chargés par le Roi Mohamed VI de gérer ce dossier: Mohamed Yassine Mansouri, chef des renseignements marocains, Taïeb Fassi Fihri, chef de la diplomatie marocaine, et le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa. C'est autour de ces trois personnages que s'était organisée la stratégie marocaine, lors des discussions de Manhasset. Proches d'entre les proches du Roi, qui a fait ses études avec eux, ils ont sa totale confiance dans ce dossier. Mais, avant cette tournée, des responsables onusiens avaient mis en garde contre de trop grandes attentes, expliquant qu'il s'agissait simplement d'évaluer les chances d'une reprise du processus de négociation de Manhasset, lancé près de New York en juin 2007, entre le Maroc et le Polisario, sous l'égide de l'ONU. Au bout du quatrième round, les discussions ont été interrompues lorsque l'ex-envoyé personnel du SG de l'ONU avait estimé que l'option de l'indépendance du Sahara Occidental était «irréaliste». M. Ross doit, en fait, reprendre le processus de Manhasset là où il s'est interrompu. Une mission assez délicate du fait des tergiversations de la partie marocaine à accepter l'unique voie de règlement du conflit, et qui aurait pu être appliquée dès 1991. Aujourd'hui, les choses se sont encore compliquées pour l'ONU qui doit, en outre, garantir et protéger les droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés. Le représentant du Front Polisario auprès de l'Onu, M. Ahmed Boukhari, a appelé jeudi le Conseil de sécurité à «agir pour mettre fin à la détérioration de la situation des droits humains» dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Dans une lettre à son président, le japonais Yukio Takasu, M. Boukhari «a exhorté le Conseil de sécurité d'établir une composante des droits de l'Homme au sein de la Mission de Nations unies pour le référendum au Sahara Occidental (Minurso) pour protéger, promouvoir et surveiller la situation des droits humains du peuple sahraoui, dans l'attente de la décolonisation du Sahara Occidental». Selon plusieurs ONG, la situation des droits de l'Homme dans ces territoires sahraouis occupés s'est sérieusement détériorée depuis les manifestations indépendantistes de mai 2006 à Al-Ayoun occupée. Enfin, l'envoyé personnel du SG de l'ONU effectuera une visite à Alger, puis à Paris et Madrid pour explorer les opportunités de relancer durablement les discussions pour l'avenir politique du Sahara Occidental. |
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