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La paix est en marche au nord du Mali, meurtri par plusieurs années de
guerre civile larvée ou ouverte, depuis 1990, entre rébellion touarègue et
forces gouvernementales. Mardi, plus de 500 Touaregs, membres de l'alliance
démocratique pour le changement au nord du Mali, ont déposé leurs armes, des
kalachnikovs, des pistolets et des lance-roquettes, sur le tarmac du petit
aérodrome de Kidal (nord du pays) où une cérémonie officielle, plusieurs fois
reportée, a été organisée pour les éléments de Ibrahim Ag Bahanga. Sur place,
il y avait le facilitateur des négociations inter-maliennes, l'ambassadeur
d'Algérie à Bamako, M.Abdelkrim Ghrieb, des chefs militaires maliens et le
ministre malien de l'Administration territoriale, le général Kafougouna Koné.
C'est ainsi, sur le tarmac de l'aérodrome de Kidal, que cette cérémonie de
dépôt des armes des rebelles s'est déroulée, avec également cette promesse
tangible que le nord du pays va enfin respirer et retrouver un calme que les
initiateurs de l'accord d'Alger veulent durable.
Selon M. Ghrieb, véritable cheville ouvrière des accords d'Alger de 2006 entre la rébellion touarègue et le gouvernement malien, cet épilogue heureux de la crise au nord mali est «un nouveau pas décisif sur le chemin de la concrétisation des engagements que nous avons solidairement et sereinement souscrits dans le cadre de l'accord d'Alger de juillet 2006". L'acte (de dépôt des armes) est également la traduction de la volonté inébranlable de l'Algérie et de son président, Abdelaziz Bouteflika, qui n'a ménagé aucun effort pour aider le peuple frère du Mali à retrouver le chemin de la paix, de la stabilité et du développement», a ajouté le facilitateur algérien, qui a précisé que «nous sommes heureux que, deux ans après, les choses se dénouent. Nous attendons des uns et des autres des actes». M. Ghrieb a rappelé que «la position de l'Algérie est d'aider le mali à retrouver la paix». Les «ex-rebelles» touaregs seront, selon les accords, intégrés dans des unités (militaires) mixtes, formées de l'armée et de ceux de l'ADCNM. Mais, le dépôt des armes de plus de 500 éléments touaregs n'a pas, pour le moment, résolu le problème de leur chef, Ibrahim Ag bahanga, qui reste activement recherché par l'armée malienne. Pour M.Ghrieb, « en se mettant en marge de l'accord (de paix) d'Alger, Ibrahim ag Bahanga est désormais un homme seul. Presque tous ses compagnons ont regagné Kidal pour intégrer le processus de paix», a-t-il souligné précisant que «nous sommes heureux que, deux ans après, les choses se dénouent». Pour beaucoup, la cérémonie de l'aérodrome de Kidal a une forte symbolique pour le retour de la paix dans cette région du Mali, jusque-là contrôlée par la rébellion touarègue qui reproche notamment au gouvernement central à Bamako de marginaliser la région et ses habitants. L'instabilité dans cette région, si proche des frontières algériennes, avait également soulevé l'épineux problème pour les pays de la région du contrôle de cette vaste bande désertique, le Sahel, où évoluent (presque) librement des bandes armées, des terroristes, des trafiquants en tout genre et autres mouvements d'opposition maliens, nigériens et tchadiens. Une région très vaste que les pays riverains veulent absolument sécuriser, et particulièrement dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Un sommet est ainsi annoncé pour jeudi à Bamako avec la présence des chefs d'Etat des pays de la région. Au menu: coordonner la lutte contre les bandes terroristes et le réseau d'Al Qaida au Maghreb. Mais, au nord Mali, une situation nouvelle a débuté pour les populations de cette région, l'une des plus pauvres du pays. |
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