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Campus numérique francophone à Oran

par H. Barti

L'Algérie est pressentie pour accueillir le bureau Maghreb de l'Agence universitaire francophone (AUF), a déclaré hier à Oran, le recteur de cette agence, en marge de la signature d'un avenant du mémorandum d'entente pour l'implantation à l'université d'Oran d'un campus numérique francophone. Le document a été signé conjointement par Abdellah Bouznoun, sous-directeur de la coopération bilatérale auprès du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (MESRS), et M. Bernard Cerquigli, recteur de l'Agence universitaire de la francophonie (AUF). La cérémonie de signature s'est déroulée au campus Taleb Mourad (ex-IGMO) en présence des recteurs des universités d'Oran et de Constantine, Larbi Chahed et Abdelhamid Djakoun, du maire d'Oran, Sadek Benkada et du Consul général de France, M. Renay Levary. Selon le recteur de l'université d'Oran, ce projet ambitieux vise à développer les technologies de l'information et de la communication pour l'enseignement supérieur et la recherche. Il s'agit notamment, a-t-il dit, de créer des programmes de formation innovants dans l'administration des systèmes, la structuration numérique et la création de contenus scientifiques. Le campus a également pour mission d'assurer une cohérence matérielle et logicielle dans le développement des projets et d'organiser une veille technologique sur les nouveaux outils. Le futur centre s'inscrira dans une démarche respectueuse de l'environnement, a par ailleurs souligné le recteur de l'université d'Oran, à travers, a-t-il dit, l'installation d'équipement à basse consommation énergétique alimenté de panneaux solaires dont le centre devra se doter. A noter que le campus numérique francophone d'Oran est le deuxième en Algérie après celui d'Alger installé en 2006, en attendant celui de Constantine prévu avant la fin de 2009. Bernard Cerquigli, recteur de l'Agence des universitaires de la francophonie, a pour sa part mis l'accent sur le rôle important dont jouit l'Algérie au sein de l'AUF, avec ses 40 établissements universitaires qui en sont membres, et qui seront bientôt 45, à l'occasion de la prochaine session de l'AUF prévu en mai prochain à Bordeaux. C'est le deuxième pays en terme de nombre d'université membres après la France, a-t-il souligné, avant de mettre en évidence l'autre particularité de l'Algérie, qui fait partie des rares pays du Sud à avoir cette double vocation de recevoir de l'aide de la part de l'Agence, mais aussi d'en fournir au profit d'autres universités du Sud. Un rôle pivot qui traduit tout le dynamisme et la vitalité qu'apporte l'Algérie, notamment sur le plan institutionnel, à l'AUF. « Le vice-président de l'Agence est algérien. Le vice-recteur est aussi algérien. Et il y a des Algériens au Conseil d'administration », a-t-il encore souligné en affirmant que « l'Algérie joue pleinement son rôle dans la francophonie universitaire ». « Moi je suis frappé par ce pays qui compte pas moins de 1,2 million d'étudiants et qui comptent à chaque rentrée universitaire quelque 150.000 étudiants de plus. C'est ça ce qui fait aussi le dynamisme de l'Algérie. Tous ces atouts font que l'Algérie peut jouer un rôle encore plus important à l'échelle régionale. C'est ce qui fait qu'elle est la plus disposée à accueillir le bureau régional de l'AUF qui couvrira l'ensembles des universités membres de la région du Maghreb. Ce qui lèvera quelque peu la charge sur le bureau à Bruxelles, qui s'occupe actuellement à la fois des universités de l'Europe de l'Ouest et de celles du Maghreb. Ce sera le premier pays non officiellement francophone (vu qu'elle n'est pas membre de l'Organisation internationale des pays francophones) qui recevra une structure de l'Agence sur son sol.