La reprise des discussions entre le Maroc et le Front Polisario sur l'avenir
du Sahara Occidental est annoncée pour les jours qui viennent, avec la
prochaine tournée dans la région du représentant personnel du SG de l'ONU, le
diplomate américain Christopher Ross. Interrompues au 4è round, ces discussions
qui avaient pour cadre le paisible quartier de Manhasset, près de New York,
devraient reprendre sous la houlette du nouvel envoyé spécial de M.Ban Ki Moon,
un diplomate sur lequel repose beaucoup d'espoir quant à une avancée
significative dans la résolution de ce conflit de décolonisation. Aux
Etats-Unis, ce dossier semble, en tout cas, requérir une attention particulière
dans les milieux politiques, autant chez les républicains, qui ont passé la
main du pouvoir à Washington, que les démocrates, vainqueurs des dernières élections
présidentielles. Le nouveau locataire du bureau ovale, Barack Obama, est
crédité de bonnes intentions quant à l'approfondissement des voies et moyens
devant permettre aux Sahraouis de pouvoir, enfin, s'exprimer librement et
démocratiquement sur l'avenir. C'est particulièrement le voeu de parlementaires
américains qui ont renouvelé leur soutien au droit à l'autodétermination du
peuple du Sahara Occidental. En visite à Alger, une délégation parlementaire
américaine a confirmé le droit du peuple sahraoui à pouvoir s'exprimer
librement sur son avenir politique. Le chef de cette délégation parlementaire
américaine, M. Gabriel Neville, a exprimé son soutien au droit à
l'autodétermination du peuple sahraoui. «Le peuple sahraoui a droit à
l'autodétermination», a-t-il déclaré. M. Neville est chef du cabinet du
représentant républicain de Pennsylvanie au Congrès américain, M.Joseph Pitts.
Il a précisé que «nous avons eu la volonté d'avoir notre autodétermination il y
a 200 ans, et le peuple sahraoui a également droit à (cette)
autodétermination». Cette position n'est pas, cependant, une nouveauté dans le
champ diplomatique ou parlementaire américain, puisque la cause sahraouie a été
soutenue depuis le début par des politiques US. Jusqu'au plan Baker, de l'ex-chef
de la diplomatie américaine, qui avait préconisé, lors des accords de Houston,
la tenue d'un référendum d'autodétermination au Sahara Occidental pour dénouer
ce conflit. Le rebond de l'ONU dans ce dossier, avec la nomination d'un nouvel
envoyé spécial du SG pour le Sahara Occidental, devrait replacer ce dossier
dans son contexte véritable, avec une priorité : la reprise des discussions de
Manhasset autour de l'avenir du territoire. Les deux parties, le Maroc et le
Front Polisario sont, a priori, toujours favorables à ce processus, et à la
reprise des discussions. D'autant que la nomination de M.Christopher Ross n'a
pas soulevé de contestations ni de réserves, ni d'un côté, ni de l'autre. Une
désignation du SG de l'ONU une semaine environ après le passage, au mois de
septembre dernier dans la région de l'ex-secrétaire d'Etat américaine,
Condoleezza Rice, qui avait laissé entendre que Washington soutiendrait une
solution «consensuelle, et mutuellement acceptable».
C'est, du moins, la mission dont est dorénavant investi M. Ross: mener
les discussions entre le Maroc et le Front Polisario vers le processus
référendaire, un référendum d'autodétermination soutenu par la communauté
internationale. Mais, d'abord, il faut que les deux parties en discutent, et
que le Maroc abandonne sa politique d'annexion du territoire à travers son plan
d'autonomie qu'il veut imposer. C'est, in fine, la vraie mission de M. Ross.