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Oran :
En attendant la «libération» du traitement ciblé: Une centaine de cancéreux dans l'expectative
par Sofiane M. ![]() La généralisation du traitement «ciblé» du cancer, une nouvelle
thérapeutique introduite en Algérie en 2007 par le ministère de la Santé et de
la Réforme hospitalière, tarde à se concrétiser sur le terrain. A Oran, une
centaine de cancéreux en stade avancé attendent depuis mars 2008 une
autorisation du ministère de tutelle pour bénéficier du traitement en question.
«Nous avons une cinquantaine de patients en stade avancé de la maladie qui
attendent depuis début 2008 l'autorisation du ministère pour bénéficier du
nouveau traitement», confie un médecin du service d'oncologie médicale au
centre hospitalo-universitaire d'Oran (CHUO).
Le traitement «ciblé» du cancer est en fait une thérapeutique efficace mais coûteuse qui utilise des médicaments princeps. Ces médicaments se fixent directement sur les cellules tumorales concernées, sans porter atteinte aux cellules saines voisines. Les effets secondaires sont nettement moindres comparativement aux chimiothérapies classiques et ils peuvent même potentialiser la chimiothérapie en la rendant plus performante. Malheureusement ces médicaments princeps ne sont toujours pas inscrits sur la nomenclature des médicaments remboursables en dépit de l'inexistence, du moins, sur le marché algérien de médicaments génériques alternatifs. Pour bénéficier de ces médicaments de première génération, les services d'oncologie doivent avoir impérativement le feu vert du ministère de tutelle. Les patients se trouvent ainsi pris dans les rouages de la bureaucratie. A l'origine de ce lourd dispositif, la cherté des médicaments princeps utilisés dans le traitement biologique de la maladie, l'Etat ayant peur que ces produits soient détournés de leur vocation. Une cure de six mois coûte pas moins de 240 millions de centimes pour le seul «Herceptine». «Une injection unique d'Herceptine est évaluée à 3.500 dollars US, alors qu'un traitement complet de neuf mois peut coûter jusqu'à 60.000 dollars US», affirme cet autre médecin. Pour les oncologistes, un diagnostic précoce associé à un traitement «ciblé» double les chances de guérison des patients. Il y a lieu de préciser que ces nouvelles thérapeutiques dites «ciblées» entraînent, en général, moins d'effets secondaires et sont mieux tolérées par les patients. Les effets secondaires sont nettement moindres comparativement aux chimiothérapies classiques. Selon les statistiques du service d'oncologie médicale, le cancer progresse à un rythme soutenu à Oran où il a été enregistré 1.323 nouveaux cas avec une prépondérance du cancer du sein (372 nouveaux cas) suivi par le cancer du poumon (177). Le nombre des malades hospitalisés aujourd'hui est de 13.637 patients. |
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