|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Creusez, fouillez, bêchez; ne laissez nulle place où la
main ne passe et repasse, écrivait La Fontaine. Depuis, sans trop se creuser
les méninges, on creuse. A vos pelles prêts? Partez!
Oran, ville de la creuse. Il n'y a pas un quartier, une artère qui échappe à la «creusasse». Des crevasses. Partout. Gouffre avalant des budgets. Gouffres avaleurs de main-d'oeuvre. A peine a-t-on fini de boucher un trou, qu'on troue. Une fois c'est l'eau. Une autre fois c'est el ma. Quand l'eau et el ma, c'est réglé. C'est une fuite. Notre ville ressemble à une baghrira avec beaucoup de miel pour les creuseurs en chef, et quand la visite d'un officiel pointe du nez, rapidement n'farchou el godrone. Qu'il pleuve ou qu'il neige. El goudrone kayène, kayène. Maâlich. On décapera après. On reprendra les travaux après. L'essentiel est que les chefs ma ichoufou oualou. Les conducteurs de bagnoles sont hors d'eux. Zdreuv. C'est un pneu qui a pété par la grâce d'un trou. Rezdreuv, c'est le cardan qui entre dans la famille de akhaouatt kana. C'est la fête chez les mécanos. On doit relancer la consommation. Les boutiques de pièces détachées qui chômaient reprennent du poil de la bête. Faut bien que ça travaille. Alors creusons. Ma ville est le creuset des creuseurs. El haffara. Les chauffeurs n'ont qu'à faire attention. Il leur est demandé plus de vigilance. Faire attention aux piétons qui traversent défiant toutes les règles de la «piétonnation». Les chauffards qui vous brûlent la politesse, les stops et la priorité. Mais «sirtout», surtout, il faut qu'ils apprennent à choisir les trous les moins profonds s'ils veulent arriver à bon port, sans trop de dégâts. Amala «creusez, fouillez, bêchez; ne laissez nulle place où la main ne passe et repasse». Un trésor est caché... dans le budget des villes. Creusez! Défoncez! Dépensez! Kayène el pétrole kayène. Creusez des trous dans les caisses. Qu'est-ce que c'est... Kayène rabi. Heureusement. |
|