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Le décret qui divise les agences immobilières : Satisfaction et accusations

par Mohamed Mehdi

Une procédure judiciaire a été entamée par le nouveau bureau de la Fédération nationale des agences immobilières (FNAI) contre l'ancien président de cette organisation qui est accusé de mauvaise gestion, de s'être octroyé une indemnité mensuelle de manière illégale, et d'avoir créé frauduleusement des comptes bancaires dont «il disposait à sa guise», selon Mme Mameri, la présidente par intérim.

La conférence de presse animée hier, au siège de l'UGCAA, par Mme Mameri et d'autres membres du bureau de la FNAI, était d'abord consacrée à l'application du décret exécutif n°09-18 du 20 janvier 2009 «fixant la réglementation relative à l'exercice de la profession d'agent immobilier». Ce texte a été favorablement accueilli par les gens de la profession, selon Mme Mameri.

Le vice-président chargé de l'administration et des finances, Bentchakal Abdelkader, évoque la nécessité pour les gens de la profession de «s'adapter au nouvel environnement de l'économie nationale». Il explique que le décret «n'interdit pas l'exercice de la profession aux gens qui ne disposent pas des compétences qu'exigent les transactions immobilières, mais les oblige seulement à recruter des diplômés pour bien mener leur travail». Les intervenants ont défendu le décret, estimant que c'est une «solide référence aux agences immobilières» pour qu'elles puissent se défendre devant la justice, mais il constitue surtout une «garantie pour le client». «On ne se fera plus arnaqués», déclare la présidente par intérim, qui rappelle que «même les clients peuvent arnaquer les agences immobilières». «Maintenant, le client est obligé de signer un engagement», dit-elle. En contrepartie, «il aura la garantie de la transaction, la protection de la justice et l'assurance d'avoir affaire à un agent agréé», rappelle-t-elle.

Le décret aura-t-il une incidence sur le prix de la location et de l'immobilier en général? «Non, aucune incidence», répond Taarabit Toufik, chargé de la communication au sein de la FNAI. Il explique que le prix de la location «obéit à l'offre et à la demande du marché». Par contre, selon lui, une des solutions pour faire baisser les prix c'est de «taxer les logements inoccupés et accorder aux gens qui louent leurs appartements des exonérations fiscales».

Taarabit Toufik a, également, annoncé la mise en place, d'ici juillet prochain, d'une banque de données comprenant la liste des agences immobilières sur le territoire national ainsi que les produits offerts sur le marché.

Interrogés sur les raisons du retrait de confiance de l'ancien président de la FNAI, M. Djebbar, les intervenants ont expliqué que la décision a été prise suite à d'innombrables irrégularités de gestion. Ils accusent M. Djebbar de s'être octroyé une «indemnité mensuelle de 50.000 DA», de n'avoir jamais rendu compte de la gestion financière de l'argent de la Fédération issu des cotisations de ses membres, et d'avoir créé des comptes bancaires dont «il disposait à sa guise, même en étant malade», affirme Mme Mameri. M. Djebbar est accusé d'avoir créé un compte bancaire à la BEA d'Oran «sans l'avoir jamais porté à la connaissance du Commissaire aux comptes», d'avoir créé un autre compte «en Société en Nom Collectif (SNC), alors qu'il n'a pas le droit de le faire puisque la FNAI est à but non lucratif», et d'avoir lancé un journal d'annonces immobilières «sans agrément».

Selon les intervenants, toutes ces affaires ont été portées devant la justice. En dernier lieu, Mme Mameri invite les agences immobilières membres de la FNAI à ne pas verser leurs cotisations en espèces et d'attendre la création d'un compte bancaire dont le numéro leur sera communiqué. Elle a également tenu à dénoncer la «désinformation dont ont été victimes certaines agences immobilières auxquelles on a fait croire que pour avoir l'agrément (dans le cadre du nouveau décret), il fallait être adhérent de la FNAI».