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Sur les 87 enseignants du Lycée Lotfi, 85 ont observé hier un mouvement
de protestation d'une journée. Cette grève, décidée par l'Assemblée générale
des enseignants, intervient à quelques heures avant la tenue du conseil de
discipline qui doit se prononcer sur les sanctions à infliger à trois élèves.
Ces derniers auraient été impliqués, le 1er février dernier, dans l'accident
qui a coûté la mobilisation pendant six semaines d'une enseignante de français.
En effet, la chaise de l'enseignante a été cassée à dessein. Et quand elle
râlait de douleurs suite à sa chute, ils ont poussé le bouchon jusqu'à la
prendre en photo grâce à leurs téléphones mobiles, assurent des enseignants. La
victime souffre actuellement d'une fêlure du coccyx et se trouve clouée au lit.
Ce qui pénalise ses élèves des autres classes. Le 7 février, les enseignants
ont marqué leur solidarité avec leur collègue avec un arrêt de cours de deux
heures.
Les enseignants que nous avons contactés nous assurent que le conseil de discipline du lycée, composé de trois enseignants, d'un parent d'élève, un représentant de l'administration et un élève, veut une « sanction exemplaire » à l'endroit des trois mis en cause. Cependant, la décision relève aussi de la prérogative de la direction de l'Education qui offre la possibilité de recours aux élèves traduits devant le conseil de discipline. Au lycée Lotfi, les enseignants sont déterminés de radicaliser davantage leur mouvement de protestation en cas de « laxisme » (selon leurs dires) de la part de la direction de l'Education. On souligne que le cas de cette enseignante, devant partir en retraite dans deux ans, n'est que la goûte d'eau qui a fait déborder le vase. On nous signale d'autres cas de violence, subis notamment par des femmes enseignantes. Par ailleurs, on nous affirme qu'au moins les collectifs enseignants de deux lycées d'Oran ont manifesté leur solidarité à leur collègue et se disent prêts à coordonner une forme de protestation avec celui du Lycée Lotfi. Des messages de sympathie ont afflué d'autres wilayas. Cependant, nos interlocuteurs insistent que la journée de protestation d'hier n'a absolument aucun caractère syndical. Elle est l'expression des enseignants de plus en plus excédés par la violence dans les établissements scolaires, aggravée, selon leur dire, par le laxisme de l'administration de ce secteur. Ailleurs, à Gdyel, au CEM Les frères Djellat, un élève a administré une gifle à son enseignante de la langue arabe. Cette agression a eu lieu dans la matinée d'avant-hier. L'enseignante a porté plainte dans un commissariat de la ville et l'élève doit passer devant le conseil de discipline dans la matinée d'aujourd'hui. |
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