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Naftal : Cap vers le GPL

par Ali Babes

L'entreprise nationale de distribution des carburants (Naftal) a annoncé qu'elle va, dans six ans, doubler sa production de GPL carburant (Gaz propane liquéfié), et qui devrait répondre d'abord à une forte demande du marché automobile national.

L'augmentation de la consommation et de la distribution du GPL aura, également, un impact important sur la lutte en Algérie contre les carburants pollueurs, les carburants fossiles. Nous ne sommes pas encore là, malheureusement. Mais, ce qui importe, c'est, en fait, l'annonce de Naftal qu'elle compte soutenir et renforcer sa production de GPL à destination du marché automobile. De 300.000 tonnes/an actuellement, Naftal va porter sa production à 600.000 tonnes/an en 2014, selon son premier responsable, M. Saïd Akretche. Selon lui, l'entreprise compte ainsi poursuivre le plan de développement et de promotion du GPL, un des carburants les plus écologiques actuellement utilisé dans plusieurs pays dans la monde. Pour ce faire, Naftal va augmenter son réseau de distribution pour porter le nombre de stations-services distribuant ce carburant de 446 stations actuellement à 617 stations en 2014, avec une conversion du parc automobile doté de kits GPL de 160.000 à 270.000 véhicules. Un vaste marché qui devrait être géré autant par Naftal qui dispose de stations de conversion que des opérateurs privés. L'opération est coûteuse, et la banque de Développement local (BDL) est associée à ce projet en tant que partenaire chargé du financement des conversions au GPL avec des crédits non rémunérés, c'est-à-dire sans intérêt.

L'objectif de cette opération étant de convertir annuellement près de 8.000 véhicules au GPL carburant, avec la mise en place d'un vaste programme devant faciliter autant la conversion des véhicules au GPL/C que la construction par des privés de stations-services de distribution.

Un programme ambitieux, certes, mais qui pourrait buter contre certaines difficultés pour les privés désireux distribuer le GPLC dans leurs stations-services, sinon à en construire.

Le problème a été posé, d'ailleurs, dimanche avec le P-DG de Naftal concernant, notamment, le manque de stations-services dans plus de 300 villages du pays, et dans certaines régions enclavées. A ce propos, Naftal a mis en place un vaste plan d'action pour la promotion et la vulgarisation du GPL/C, au bénéfice aussi bien du consommateur final par la réduction des tarifs de conversion du véhicule, que de l'investisseur privé intéressé par la vente du produit par la mise à disposition de stations GPL/C.

Une politique qui devrait, selon des experts, s'élargir à l'ensemble des régions du pays, alors que devraient également disparaître les tracasseries bureaucratiques et administratives pour les dossiers d'agréments de stations-services. Avec, en plus, des marges bénéficiaires incitatives pour les investisseurs qui choisissent le créneau du GPL/C, pas tout à fait dans les moeurs des Algériens, rebutés par le coût élevé des conversions à ce type de carburants.

Les coûts oscillent entre 40.000 à 50.000 dinars pour un véhicule à essence, et jusqu'à 90.000, par exemple, pour un véhicule de type Renault-Clio. Les prix excessifs des conversions au GPL-C empêchent en fait une majorité d'automobilistes à adopter ce carburant «écolo». La plupart des automobilistes algériens possédant des véhicules de moins de 6 chevaux avec de faibles cylindrées, et partant ne nécessitent pas une conversion au GPL/C car n'étant pas «boulimiques en termes de consommation et n'affectent pas tellement le porte- monnaie de ces automobilistes, qui voudraient voir le prix à la pompe ramené au prix du brut sur le marché mondial. Comme le font les pays européens, lorsque le prix du brut monte ou descend.