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Le tout nouveau président américain, pour ranimer un pays
cyclopéen plongé en pleine déprime, s'affaire à promulguer le plan de relance
lourd de 780 milliards de dollars adopté à l'issue d'une courte «bataille à
blanc» au sénat. Au moment où le fisco planétaire légué par G.W Bush,
l'archétype pur et dur des néo-conservateurs américains, continue de couvrir
d'un épais voile noir les perspectives économiques et avant tout sociales pour
les trois prochaines années, selon un scénario des plus optimistes. C'est que
le devenir des peuples (à commencer par les plus faibles) est si angoissant,
que d'aucuns (à commencer par Françis Fukuyama, ce néo-prophète du
néolibéralisme) ont vite faite de sauter le pas pour inspirer une peur bleue à
tous en le qualifiant de rien d'autre qu'une «fin de l'Histoire» (?!).
Comme reconnu dans le propre camp des américains eux-mêmes, le tort exorbitant, causé au monde entier par l'administration Bush, est encore plus traumatisant que celui provoqué par les attentats ayant ciblé les twin towers ney-yorkaises par un jour sombre de septembre 2001. Combien de temps, en effet, faudra-t-il encore pour le nouveau locataire de la Maison-Blanche, pour tenter de faire oublier les douleurs lancinantes infligées par l'administration américaine sortante, tant les «fruits» de sa politique ont déjà pourri dans les mains de ses propres stratèges et concepteurs ? Illustration tragique de la crise (aussi grande que le monde) qui s'annonce, près de six cent mille emplois ont été détruits pour le seul mois de décembre aux Etats-Unis avec un effet boomerang dévastateur sur le reste de l'économie mondiale. Certains, pour rappeler à quel point les «officines de la pensée bushienne» ont fait mal, très mal au monde entier, remettent sur le tapis les procédés «peu honnêtes» employés par le parti républicain pour «trôner» sur le toit du monde pendant une bonne période de la «sémillante» vie politique américaine. Véritable plaie ouverte de l'action scélérate menée avec entêtement par G.W Bush, la pseudo-lutte contre le terrorisme n'avait pour autre objectif inavoué que celui de la mise au pas de régimes-croupion servilement inféodés aux «intérêts bien compris» de Washington. Des politologues et experts de divers horizons accordent leurs violons pour mettre en garde contre les effets pernicieux à venir d'une décennie de règne bushien et la période post-traumatique qui risque de durer pour très longtemps encore. D'autres langues se délient pour rappeler les dégâts énormes causés par la dynastie des Bush (avec son fameux Patriot Act) aux libertés démocratiques au pays de l'oncle Sam. Une politique de restriction des libertés dans la plus «grande démocratie du monde» menée de pair avec un libéralisme sauvage et ses dramatiques retombées sur la plus grave crise que le «capitalisme triomphant» n'ait jamais connue de toute son Histoire. Une histoire qui hurle, crevant les tympans aux thuriféraires du néolibéralisme au point que l'interventionnisme dans la sphère économique, par un cynique pied de nez du destin, est aujourd'hui perçu comme la seule «panacée» dans des pays où l'entreprise et son» nombril» original qu'on appelle le Profit sont les principes sacro-saints dans l'éternelle course de l'homme vers le progrès plus que jamais hypothétique. Aussi vrai que les plus grandes civilisations de l'humanité ont tour à tour atteint leur âge d'or avant de revenir forcément à une dimension «plus humaine», la tâche colossale du premier président de couleur de toute l'histoire des Etats-Unis risque bien de s'apparenter à un combat impossible face à l'inquiétante exacerbation des tensions dans un monde menacé d'abord par les plus forts : ceux-là mêmes censés le protéger à la fois contre les ennemis des Temps nouveaux et les sombres desseins des empereurs du Nouveau Monde (?!). |
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