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Surplombant le port de Annaba l'hôpital Ibn-Sina, plus connu sous le nom
du «Caroubier» en référence à la cité où il est implanté, donne la chair de
poule à la seule évocation de son nom, tant les missions médicales qu'il assure
dans le domaine des maladies comme le diabète, l'hypertension, l'hépatite ou la
cardiologie, sont connues de toute population annabie.
Et si d'urgences médicales, celles de l'hôpital Ibn-Rochd sont de loin les plus connues en recevant tous les accidentés de quelque nature que ce soit ou victimes d'agressions, celles de l'hôpital Ibn-Sina avec les missions médicales qu'elles assurent ne désemplissent pas et fourmillent de ces malades évacués en urgence pour hypertension, hyperglycémie ou problème cardiaque. Les circonstances ont voulu que nous soyons présents avec une malade âgée, dans la nuit du samedi au dimanche qui a été orientée de l'hôpital Dorban vers les urgences d'Ibn-Sina, pour un problème de tension. Avec un hall où s'entassaient les accompagnateurs sans qu'un seul d'entre eux ne pouvait rester avec le malade. La grande salle des urgences avec seulement une vingtaine de lits n'arrivait pas à placer tous les malades qui arrivaient par intermittence obligeant le personnel médical à les installer qui sur une chaise roulante, un brancard, une chaise ou un tabouret. A noter aussi cette disponibilité à toute épreuve du personnel de garde, des infirmiers et médecins. Ces derniers, sans perdre de temps prennent en charge le malade en l'examinant et après une prise de tension ou de glycémie, on demande un bilan d'urgence. Approché, l'un des médecins dira que les conditions de travail sont catastrophiques. En effet, on aura constaté que de temps en temps, les accompagnateurs d'un malade sont sollicités pour aller acheter un médicament, épuisé ou indisponible dans la pharmacie des urgences. Aux environs de vingt-deux heures, en ce froid hivernal avec un chauffage qui ne marche pas, une ambulance de la commune de Boutheldja de la wilaya d'El-Tarf arrive, transportant une femme de 45 ans. Arrivée sur un brancard, sans couverture avec du sérum à la main gauche, après un parcours de 55 km, la malheureuse avait inquiété plus d'un parmi l'assistance. Sans perdre de temps, tout le personnel de garde intervient avec le nécessaire en matériel comme la table de l'électrochoc, l'oxygène, jusqu'à l'équipe de réanimation pour tenter l'impossible, sans oublier le bouche à bouche mais la dame était bel et bien décédée suite à une crise d'asthme paraît-il. Et l'infirmier de l'ambulance de dire qu'elle avait rendu l'âme à l'entrée de la ville de Annaba, à hauteur de la cité Sidi Salem. La triste nouvelle avait terriblement affecté sa mère et son frère qui l'accompagnaient et qui criaient en sanglots et à haute voix leur douleur. Les uns et les autres essayaient tant bien que mal de les consoler. Ce n'est que vers une heure du matin que le personnel médical commença à se relayer pour aller diner. Aux alentours de deux heures du matin, les bouteilles de sérum étaient insuffisantes pour les malades au nombre de six ayant besoin d'une nouvelle perfusion jusqu'au petit matin. C'est alors, que les médecins proposèrent d'appeler la pharmacie et départager le sérum entre les six malades. Ainsi donc s'acheva cette nuit aux urgences médicales de l'hôpital Ibn-Sina où le personnel médical faisait preuve de dévouement et de disponibilité alors que les accompagnateurs des malades, eux aussi, étaient calmes et d'un comportement exemplaire. |
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