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Vive le football !

par Ali Babès

Ces derniers temps, la planète football est devenue franchement invivable. Les matchs de foot ne sont plus ce qu'ils étaient. Aller au stade est devenu une véritable aventure pour les amoureux de la balle ronde. Par contre, les stades ont été envahis par une espèce de supporters tout ce qu'il y a d'extraterrestre. Ces gens-là confondent entre football, lois du jeu, respect de l'équipe adverse, de l'arbitre, et aller en guerre contre une équipe «visiteuse» qu'il « faut ramener à la raison ». Pas une pluie de buts, sinon... par un envahissement en règle du terrain. C'est du moins le nouvel état d'esprit de supporters que l'on rencontre au détour d'un match de football dont l'issue n'est garantie par personne. Et pour cause ! si l'équipe adverse gagne, c'est le grand remue-ménage dans le quartier abritant le stade.

En fait, la violence dans nos enceintes sportives est devenue tellement banale que les responsables directs, c'est-à-dire sportifs, ne s'en émeuvent plus. Pire, ils s'en lavent les mains. Sinon comment interpréter, et là, beaucoup seront de notre avis, que les clubs, à quelques exceptions près, n'ont jusqu'à présent pas levé le petit doigt pour tailler dans le vif d'un fléau en passe de devenir un véritable danger pour le mouvement sportif national. D'autant qu'au niveau des instances sportives nationales, l'ennemi N.1 ne semble pas être cette sauvagerie, soudaine et gratuite qui rôde aux alentours des enceintes sportives, mais... le renouvellement des fédérations sportives.

Bref, c'est la foire dans le mouvement sportif national qui s'apprête, dans quelques mois, à aller en Italie (JM de Pescara) sans avoir préparé cet événement sportif majeur. Au lieu de laisser les fédérations sportives désigner leurs propres représentants, et ne pas limiter le mandat des élus, un décret fixe à une seule fois le mandat d'une équipe fédérale. Comment, dans ce cas, parler de continuité dans le travail, comment lutter contre la violence dans les stades et en dehors, un phénomène social devenu une tare du sport algérien, si les équipes en place ne terminent pas leurs mandats ? Et, avec tout ce qui se passe dans la planète football, comment replacer la balle ronde algérienne au moins parmi le Gotha continental avec le moins de dégâts possibles ?

Avec des élections de fédérations contestées, le sport algérien est bien parti pour ce mandat olympique pour vraiment rentrer dans les rangs. A moins d'une décision politique pour briser les tabous et commencer, d'abord, par abolir ce décret limitant les mandats à une seule législature. Et replacer le football dans son contexte : celui d'un sport rassembleur, et qu'on puisse aller enfin avec ses enfants au stade sans risquer d'être agressé. Ni physiquement, ni verbalement.