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Médéa: Des «remèdes» pour la Santé

par Rabah Benaouda



« Notre voeu le plus cher est de voir se réaliser cet équilibre, tant espéré et longtemps attendu, dans la couverture et la prise en charge médicales de toutes les couches sociales de la wilaya de Médéa, qu'elles vivent en milieu urbain ou rural. Un équilibre qui constitue le seul garant pour la promotion et le développement de la prévention des maladies et des soins appropriés qu'est en droit d'attendre une population qui approche le million d'habitants».

C'est sur cet espoir que s'est terminé le rapport présenté par la commission de l'APW de Médéa, chargée de la Santé, de la population et de la protection de l'enfance, relatif au dossier : «santé de proximité et prévention» qui a été débattu lors de la quatrième et dernière session ordinaire de cette institution pour l'année 2008. Un dossier, le troisième et dernier à l'ordre du jour, après ceux qui ont été consacrés au «tourisme», et à «l'électrification rurale et le gaz de ville», qui a été présenté par M. Choukri Hamoum, directeur de la Santé et de la population au niveau de la wilaya de Médéa.

Un dossier qui a porté essentiellement sur «la santé de proximité et la prévention», en présence du wali de Médéa, M. Abdelkader Zoukh, et de tout son exécutif dont la grande attention pour ce secteur d'importance comme le confirme son retour, pour la deuxième fois en l'espace de six mois, sur la table de la composante de l'APW, mérite d'être soulignée.

Pour rappel, l'avènement de la «santé de proximité» fait suite au décret exécutif n°07/147 du 19 mai 2007 portant création, organisation et gestion des établissements publics de santé de proximité» (EPSP) et des «établissements publics hospitaliers» (EPH/ex-hôpitaux), entrant dans le cadre de la réforme du système de la Santé portant sur la séparation des missions et des objectif s de ces deux appareils. Un décret exécutif à l'issue duquel sept EPSP ont été créés dans les principales daïras de la wilaya : Médéa, Berrouaghia, Ksar El-Boukhari, Chahbounia, Béni-Slimane, Tablat et Chellalet El-Adhaoura. Chacune d'entre elles ayant sous sa coupe entre deux et quatre daïras pour un total de près d'un million d'habitants. Sept EPSP qui comptent un total de 231 unités de base : 42 polycliniques, 143 salles de soins, 04 services d'accouchement en milieu rural, 14 points d'urgences médicales et 28 unités de dépistage et de suivi (UDS). Des unités de base dont le nombre est appelé à augmenter durant cette année 2009 avec 26 nouvelles polycliniques, 11 salles de soins, 05 services d'accouchement en milieu rural, 05 points d'urgences médicales et, enfin, 08 unités de dépistage et de suivi (UDS). L'objectif étant de pouvoir arriver à une couverture médicale qui se résume à 01 polyclinique pour 12.219 habitants (la moyenne nationale étant de 1/15.000), 01 salle de soins pour 5.396 habitants (moyenne nationale : 1/1000), un service d'accouchement pour 12.187 femmes. Pour la mise en service de ces sept EPSP, il avait été dégagé une enveloppe financière de plus de 255 milliards de centimes pour l'acquisition d'un matériel médical ultramoderne (16 scanners à rayons x, 07 autres ultrason, 08 fauteuils dentaires, 54 ambulances...) au profit des communes rurales parmi les plus déshéritées, auquel s'ajoutent 04 unités médicales mobiles pour une enveloppe financière de près de 05 milliards de centimes.

Cependant, malgré tous ces efforts dans la réalisation des structures de base nécessaires et leur équipement dont ont bénéficié de nombreuses communes, il est à noter que plus d'une trentaine, sur les 64 que compte la wilaya de Médéa, ne disposent toujours pas d'une polyclinique alors qu'elles comptent chacune plus de 10.000 habitants comme celles de Benchicao, Khems Djouamaâ, Boughezoul, Bouaïche, Sidi Rabie, Bir Ben Abed... D'autre part, il ressort du dossier qui a été présenté par M. Choukri Hamoum que pas moins de 28 salles de soins, éparpillées à travers plusieurs daïras, sont fermées pour des raisons multiples (manque d'équipements, exode des populations rurales, manque d'encadrement, absence d'eau et d'électricité...), ou occupées par des services n'appartenant pas au secteur médical (garde communale, ANP).

Pour ce qui est de l'encadrement dans ces sept EPSP, il est fait état de 321 médecins entre spécialistes (05), généralistes (197), dentistes (118) et un pharmacien ainsi que de 748 agents paramédicaux, tous services confondus. Un encadrement et des équipements qui sont encore loin de répondre aux gros besoins de la population comme le confirme le rapport de la commission de l'APW qui situe ces insuffisances à 26 % pour les médecins, 54 % pour les agents paramédicaux et celles constatées dans les unités de base visitées (réseaux d'assainissement défectueux, vétusté du mobilier, manque de chauffage, coupures répétées du courant électrique...).

Ce qui a amené cette commission à présenter sept importantes recommandations dont «l'urgence dans la réalisation, ou l'extension, et l'équipement d'autres polycliniques à travers la wilaya», «la généralisation du système de permanence médicale 24 h sur 24», «la réalisation d'un service d'accouchement au niveau de chaque commune rurale, chef-lieu de daïra», «la multiplication des campagnes de sensibilisation au profit des populations touchées par les maladies transmissibles (leishmaniose, typhoïde, fièvre maltaise, kyste hydatique, piqûres scorpioniques...)».