Les Terminaux de paiement électronique (TPE), mode de paiement par excellence sous d'autres cieux, s'efforcent, ces derniers mois, de trouver preneur en Algérie. Les réticences manifestes de la quasi-majorité des commerçants vis-à-vis de ce nouveau produit financier entravent l'expansion du réseau à travers le territoire national. A l'exception des officines, de certains hôtels et des grandes surfaces de distribution situés dans les grandes villes du pays, les terminaux de paiement électronique n'arrivent pas à séduire grand monde. Les chiffres de la Société d'automatisation des transactions interbancaires et de monétique (Satim) sont éloquents. Il existe aujourd'hui seulement 2.100 terminaux de paiement électronique répartis à travers le territoire national. Un chiffre presque insignifiant vu l'étendue du pays et le nombre de cartes de paiement électronique en circulation qui frôle en début de cette année les 430.000. «Nous trouvons d'énormes difficultés pour convaincre les commerçants de l'utilité d'installer des terminaux de paiement électronique. En dépit de tous nos efforts, rares sont nos clients qui ont adopté ce nouveau mode de paiement électronique », regrette un cadre de la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR). L'exemple de la wilaya d'Oran reste parmi les plus éloquents. Le nombre des TPE installés ces derniers mois ne dépasse pas une centaine. Au niveau de cette agence de la BADR du Bd Ahmed Zabana, seule une quinzaine de clients avait opté pour ce nouveau mode de paiement électronique. Selon nos sources, il existe près de 400 terminaux de paiement électronique prêts à être installés à Oran, en souffrance, à cause notamment de l'attitude de certains commerçants. Pourquoi ces commerçants refusent-ils de basculer vers la «technologie» ? Ce qui est «nouveau» suscite souvent des appréhensions.
Par ailleurs, l'installation des TPE va autoriser une traçabilité des transactions commerciales. Une généralisation des TPE aura comme répercussion directe de faciliter le travail des services des impôts, puisque l'administration fiscale n'aura qu'à demander un relevé bancaire pour connaître le montant des transactions effectuées durant l'année. Les mêmes réticences sont observées concernant la carte interbancaire sécurisée (CIB). « Certaines habitudes ont la peau dure chez nous », commente notre source.