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Sidi Bel-Abbès a vu naître il y a de cela 76 ans, en 1933, aux pieds des saints Sidi Bouazza El Gherbi, Sidi Amar, Sidi Kadda Belmokhtar, Sidi Yacine, Sidi Mohamed de l'héroïque Graba, un grand club nationaliste dont l'histoire est parsemée de hauts faits et des revers communs à tous les clubs. Un club qui, hélas, tente de reprendre son envol en retrouvant le stade des 3 Frères Amarouche cette saison. Et à nos yeux, une rétrospective est nécessaire pour comprendre le cheminement du football du côté de la Mékerra. «El-Abassia» est le nom de la première équipe musulmane créée au début du XXème siècle. Des sources autorisées évoquent les années 1918 et 1920 où pour faire face aux colons, les musulmans mirent sur pied leur propre club. Les Européens créèrent le fameux SCBA qui était une véritable «machine à gagner». Assisté moralement et matériellement, le Sporting fit de l'ombre aux autres associations naissantes. La communauté musulmane piaffait d'impatience de voir émerger sa propre équipe. Ceci se réalisa d'abord par la création le 1er janvier 1930 de l'ESMBA (Etoile Sportive Musulmane Bel-Abbésienne) où les fondateurs furent Azza, Seguini, Benali, Mami et Sekkal, Bendimered, Lassouli, Haffaf, Hamidèche, Chiali, Tabet, épaulés par des Européens tels G.Lisbonne (avocat) et Paul Bellat (poète). Toutefois, la durée du caractère mixte dudit bureau dirigeant fut des plus éphémère. Et c'est ainsi que les musulmans décidèrent de créer leur propre association autonome au mois de février 1933, un club omnisports qui fait partie de l'histoire du MSN intimement lié aux étapes du processus révolutionnaire et libérateur et ce, à une époque où il n'existait que peu de formes d'expression, telles que le football, la boxe et le cross. Parmi les premiers fondateurs de l'USMBA, Sellam Ali et Sekkal optèrent pour «l'union sacrée» en procédant à la transformation du sigle EMSBA en USMBA ou l'Etoile devint Union. A Sidi Bel-Abbès, incontestablement, le nom de l'ex-président du club, le député et maire exemplaire, feu Hassani Abdelkader, est lié à l'un des plus grands pans de l'histoire et à l'essor de la formation de la Mékerra, avec près de trente années de loyaux services. Son frère Mustapha, très dynamique et entreprenant, assura la continuité pendant des années. L'événement qui a le plus marqué la cité et la ville arabe vu que Sidi Bel-Abbès était duelle et très politique, fut cette arrivée en finale de l'USMBA en coupe d'Afrique du Nord en 1956 contre son voisin le SCBA, un match qui n'aura jamais lieu, l'USMBA comptant dans ses rangs l'un des meilleurs joueurs du monde, feu Larbi Ben Barek, aux côtés d'un grand professionnel, feu Nehari Miloud. L'équipe renfermait les fidèles Kébir Abdellah, Daouadji Smaïn, Harrache, Hamada «petit Abbès», Noury Bendimered qui continuent à suivre leur club chéri. A vrai dire, le parcours demeure inconnu par les nouvelles générations. L'élan du club d'avant-guerre sera maintenu en 1962 où des professionnels joueront avec ceux du cru dans une harmonie sans pareille. Le club cher aux Bel-Abbessiens avait un comité de soutien actif à partir d'Alger avec les feus Tayeb Larbi, Amir Benaïssa, Mahi Mokrane, le docteur Mbarek, Rabia, Benali, Boubekeur, Ouhibi Saïd, Chiali, Bekkouche, Bendimered Meziane, Khelifa, Issad, Mami, Bouait, Belkherroubi et Chikhi, sans omettre les martyrs Chaouch, les frères Zaoui, Khemliche, les frères Amarouche, Djellab, Kermiche, Sokato «petit poucet», Hamzaoui, Bentabet qui faisaient rêver leurs frères le «dimanche» en l'espace d'une partie de football. Il y eut en suite l'apport des Henia, Sassi, Lahmar et Kherit. La liste serait trop longue à dresser. Tout de même, le parcours de la formation de la Mékerra renferme un palmarès avec plusieurs titres de champion dans les divisions d'honneur et Nationale Deux. Les sexagénaires se souviennent des chevauchées des Freha, Lahmas, Zefzef, Krokro, Mustapha Dahleb, feu Hadefi, Abrouk, Fergani, du Dynamo de Bucarest, de l'O Lyon, de la Chaux de Fond, du FC Toulouse, de Béziers adversaires des camarades de Fellah, Abdi, Amar et Khelladi. En 1972, «El-Khadra» décrochera une quatrième place devant la JS Kabylie, le NA Hussein Dey et le MC Alger. Depuis, ce fut une instabilité, avec des rétrogradations et des retours en fanfare au sein de l'élite. Même avec 12 points d'avance en 1977, l'USMBA n'accédera pas en division «Une», la FAF ayant décidé le gel de cette accession. L'année suivante, le GC Mascara la coiffa au goal-average. En 1979, l'USMBA arracha sa deuxième montée. En 1982, l'USMBA terminera troisième devant la JE Tizi Ouzou et l'EP Sétif. En 1985, ce fut une autre relégation. En 1988, ce fut la troisième remontée avec les Benabdellah, Emtir, Tlemçani, El Kadi, Haffaf, sous la houlette de Bahmane et du duo Hassani-Hasnaoui. Ce dernier dirigera le club l'année d'après où le titre fut raté par les camarades de l'ex-coach Mechri Abdallah. La coupe d'Algérie est conquise le 2 mai 1991 devant la JS Kabylie des Amara, Saïb, Mefteh, Meddane et Adghidh, alors que des minimes jusqu'aux seniors, l'USMBA arrachera des trophées mis en compétition. Les bonnes volontés se comptent par centaines dans le volet dirigeant. La tutelle est aussi intervenue en installant des directoires en août 1992 avec Bendimered Nory et mai 1996, ce dernier était présidé par Hakem. A noter que l'USMBA a eu, outre l'APC comme parrain, l'ENIE. Dans le volet des entraîneurs-joueurs, l'on citera feu Ben Barek, Zouba, Rouaî, Henia, Ouandjadji, Babaghiou, Henkouche, Kadaoui, Senour, Abdi, El-Kadi, Belloumi, Louahla Tarik, Benmimoun et Achour Abdelkader. L'actuelle formation de l'USMBA a vu ces derniers temps beaucoup de ses enfants rejoindre l'au-delà accompagnés par une foule immense en leur ultime demeure, le Fidaï l'avant-centre Gouasmi Abbès, le gardien Ben Younes, le coach Tobgi, le célèbre Benyamina Slimane, et les jeunes Otmani Mokhtar, Belaïd Hamidou, Abdel Kader dit «Sbania». Cette évocation s'imposait d'elle-même. |
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