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Les mois de décembre et janvier se sont succédé ponctués par la rumeur et les spéculations prêtant à l'ancien chef de l'Etat Liamine Zeroual, l'ambition de revenir à la politique en se portant candidat à l'élection présidentielle. Cela est apparu d'autant plus crédible pour certains que des personnalités ont déclaré travailler dans ce sens et être en contact pour cela avec le concerné. Mais sortant de la réserve et du silence qu'il observait scrupuleusement depuis son départ d'El Mouradia en 1998, l'ancien président a fait parvenir à des organes de presse, en date du 14 janvier, un communiqué dans lequel il confirmait avoir été effectivement sollicité à faire acte de candidature mais que sa décision irrévocable est celle de rester dans la retraite et l'éloignement de la scène politique nationale. Le message de Zeroual a le mérite d'avoir coupé net à la spéculation sur son éventuelle participation à la course de la présidentielle. Sauf qu'il a laissé planer les interrogations sur les origines des sollicitations qui ont cherché à le pousser à s'impliquer dans cette compétition. Ce qui est intrigant dans la mesure où des organes de la presse nationale ont avancé, sous forme de révélation confirmée, que des personnalités de premier plan du Pouvoir en place auraient été parmi les solliciteurs ayant approché l'ancien président. De ces contacts que ces personnalités du Pouvoir auraient eus avec Zeroual, ces médias en tirent la conclusion que le Pouvoir a cherché à lui faire jouer le faire-valoir d'une élection présidentielle condamnée à être plombée par le discrédit de l'absence de compétiteurs à stature relevée face à Bouteflika. Si cela a été réellement la mission de ces émissaires du Pouvoir, alors il faut admettre que nos dirigeants en exercice ont atteint le suprême degré de l'irrespect et du mépris. Sinon comment auraient-ils pu s'imaginer que Zeroual, ce général puis président qui a toujours été «droit dans ses bottes», puisse accepter ce rôle de faire-valoir dans une compétition ficelée d'avance. Peut-on s'imaginer Ouyahia, puisque la presse le présente comme ayant été l'un des émissaires du Pouvoir, proposer à son ancien protecteur, auquel dit-on il a voué un sincère respect, aller servir de lièvre à son successeur. Il est vrai qu'en politique rien n'est impossible et surtout pas le reniement des fidélités. Il n'en reste pas moins que le scénario du Pouvoir sollicitant Zeroual à intégrer le jeu électoral nous paraît hautement improbable. L'on peut en revanche suggérer que les approches officielles faites en sa direction ont visé à le dissuader de revenir en politique et donc de tenter de prendre part à la compétition présidentielle d'avril. Celle-ci étant, rappelons-le, fermée et son résultat connu d'avance. Liamine Zeroual aurait certainement écorné le capital popularité et sympathie dont il bénéficie dans l'opinion. Ce dont on l'a prié certainement de s'en préserver car le troisième mandat de Bouteflika pouvant ne pas aller à son terme, pour des raisons échappant à la gestion humaine, alors Zeroual deviendrait effectivement le recours vers lequel le Pouvoir se tournerait. |
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