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A l'évidence, les
gérants de cybercafés de la wilaya de Constantine, du moins ceux qui résistent
encore à la fermeture, vivent présentement une situation difficile. Selon les
informations recueillies dans le milieu professionnel, environ 3O% des quelque
14O établissements recensés à travers la wilaya ont été contraints de baisser
leur rideau depuis la mise en application du décret-exécutif O5/2O7 du 4 juin
2OO5.
Cette loi portant conditions d'ouverture des établissements de divertissements semble avoir porté un coup dur aux cybercafés, placés dans cette catégorie en soumettant l'exercice de cette profession à l'obtention d'un agrément délivré par les pouvoirs publics. «75% des gérants de cybercafés n'ont pu satisfaire au cahier des charges», nous a déclaré un gérant qui affirme avoir vu défiler, dans son établissement, durant l'année 2OO6, un dizaine de représentants des secteurs concernés par cet agrément, entre autres: la sûreté nationale, la protection civile et même ceux... de l'ONDA, qui lui ont demandé de régulariser sa situation conformément à cette loi en lui accordant un délai d'une année. «Cela va du certificat de conformité au plan de construction du bâtiment exigé par les services de l'urbanisme, commence-t-il à énumérer, jusqu'à l'aménagement d'issues de secours, de toilettes, l'exhibition d'un bail de location de trois ans alors que les propriétaires s'en tiennent à une année, en passant par le registre de commerce... Bref, un lourd dossier administratif difficile à constituer!». Un autre gérant déclare avoir été convoqué, il y a seulement deux jours de cela, au commissariat de police où il lui a été demandé la constitution d'un dossier comportant, entre autres pièces: l'agrément et le registre de commerce, à défaut de quoi il risque la fermeture. «En plus de cela, ajoute-t-il, nous faisons face à un problème avec le fournisseur d'accès à Internet. Nous payons un produit cher en échange d'un débit de mauvaise qualité, ceci sans parler des coupures fréquentes qui ne sont pas remboursées». Conséquence: il ne se passe pas de mois sans qu'on signale la fermeture d'un ou de plusieurs cybers. A la Casbah, il a été dénombré la fermeture de quatre établissements. Ce qui a, le plus, incité les gérants à créer une association est encore cette loi qui a placé leurs établissements dans la même catégorie que les cabarets et les salles de jeux. «C'est une erreur, clame notre interlocuteur. Nous ne sommes pas des salles de divertissements mais des fournisseurs de prestations éminemment scientifiques et culturelles par le biais de la technologie la plus avancée dans le domaine de l'information et de la communication. Aussi, nous avons initié une motion signée par 12O gérants que nous allons présenter au wali demandant son aide et la constitution d'une association». En dernier lieu, les gérants de cybercafés craignent le projet de méga-cybers initié par le secteur des Postes et télécommunication. «Ceux qui sont derrière ce projet, pense un gérant, veulent nous massacrer. Après avoir mené le programme «Ousratic» à l'échec, ils veulent fermer les cybers pour pousser les gens à la connexion domestique!», dit-on. Quoiqu'il en soit, les gérants des établissements qui ont survécu à la fermeture disent résister difficilement et placent leurs espoirs dans une intervention des pouvoirs publics pour arrêter l'hémorragie. |
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