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La hausse
vertigineuse des cours de la matière première entrant dans la fabrication des
aliments de volaille, notamment le maïs et le soja, continue de susciter les
préoccupations des professionnels du secteur.
Une réalité amère à laquelle doivent faire face de nombreux opérateurs spécialisés dans le domaine, notamment après l'entrée en force des Chinois et des Indiens dans le marché international des céréales. « D'ici l'horizon 2020, ces pays vont consommer 80% de la production mondiale, une forte demande qui aura ses conséquences sur la rareté du produit», a expliqué M. Assal, expert en nutrition animale et secrétaire général de l'Association interprofessionnelle des productions animales (AIPA), lors du 2ème symposium sur la nutrition animale, organisé jeudi à l'hôtel El-Mouahidine. Cette rencontre, à laquelle ont pris part les représentants de l'Association nationale des vétérinaires et quelques aviculteurs, a permis aux intervenants de tirer la sonnette d'alarme sur les conséquences engendrées, d'une part, par cette flambée des prix et, d'autre part, par la forte demande dans le cas où aucune stratégie nationale n'est mise en place pour sauvegarder la filière des viandes blanches. En effet, l'Algérie, dont les besoins en blé ont été de 8 millions de tonnes en 2008, risque de voir le prix du poulet grimper pour atteindre les 1.000 dinars le kilogramme d'ici 2015. L'étude élaborée dans ce cadre par le docteur Assal a révélé que l'Algérie, dépendant à 100% de l'importation de la matière première, a importé huit millions de tonnes de blé en 2008 pour 35 millions d'habitants. « Il faut produire 3,19 barils de pétrole pour une tonne de blé, soit 20 jours de production pour acheter uniquement des céréales », a-t-il souligné. Devant l'évolution du cours du blé, le spécialiste a tiré la sonnette d'alarme et s'interroge pour savoir si les viandes des volailles produites localement resteront toujours à un prix accessible au consommateur algérien. Une réalité à laquelle doivent faire face les spécialistes et les pouvoirs publics en instaurant une stratégie de soutien par le biais de subventions accordées pour l'achat de maïs et de soja. « L'Etat doit accorder des subventions pour l'importation des céréales, au même titre que pour les meuniers », a proposé M. Assal. Dans cette optique, l'intervenant a mis l'accent sur la nécessité de ces subventions de produits destinés à la nutrition animale, le tout dans le but d'assurer la disponibilité de l'aliment de bétail en Algérie. Pour M. Assal, l'Etat doit concéder la totalité de ses surfaces agricoles pour encourager fortement la céréaliculture en irrigué, notamment par la construction d'usines de dessalement. « Il faut construire une centaine d'usines pour concrétiser ce projet », a-t-il indiqué. « Il est question également d'économiser nos avoirs en or ou en une autre monnaie pour faire face à l'indisponibilité du produit dans les prochaines années », a-t-il encore ajouté. Tout en explicitant l'importance de la prise d'une décision politique pour prévenir contre les conséquences que peuvent engendrer la montée vertigineuse des prix des céréales et la forte demande de ces produits sur le marché mondial, notre interlocuteur précise que parmi les solutions apportées, figurent la construction d'une centaine d'usines de dessalement et le remplacement du maïs d'importation par un autre produit moins cher. « Il faut abandonner le maïs d'importation, car il sera plus tard utilisé dans la production du carburant. Pour nous Algériens, nous avons une grande surface pouvant permettre l'autosuffisance et nous permettre de devenir exportateurs de céréales », a-t-il souligné. Il y a lieu d'indiquer que l'Algérie importe 2 millions de tonnes de maïs, dont 1,2 est utilisé pour l'aliment de bétail. En mettant l'accent sur les 7,5 millions d'hectares que recèle notre pays, l'intervenant explique que cette superficie, mal exploitée jusque-là, peut largement suffire et répondre aux besoins de la population. Celle-ci en irrigué pourrait produire 20 millions de tonnes de céréales», sachant que l'Algérie dispose de «47 millions d'hectares, parmi lesquels deux millions d'hectares de céréales irrigués assureront l'autosuffisance alimentaire. Ainsi, le soutien de l'Etat peut se faire à travers la concession de terres agricoles au profit des agriculteurs versés dans la production fourragère, favorisant la production du blé destiné à l'alimentation animale». D'autre part, les participants ont demandé une réduction des droits et taxes douaniers à l'importation des matières premières et l'allègement de la TVA, sachant qu'un rapport sera adressé prochainement au ministre de tutelle. D'autres thèmes liés à l'incidence de la présentation de l'aliment et des condiments minéralo-vitaminés sur les performances zootechniques, les huiles essentielles ont été débattus à l'occasion de cette rencontre. |
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