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La recrudescence de la violence en milieu scolaire préoccupe le ministère de l'Education nationale. Les chiffres révélés par une étude menée par le département de Boubekeur Benbouzid sur l'ampleur de ce fléau, entre 2001 et 2007, sont inquiétants. Avec plus de 59.000 cas de violence enregistrés dans les trois cycles, il est temps de réagir. Une conférence nationale sur la violence dans les établissements scolaires et les moyens de lutte contre ce phénomène sera organisée prochainement, a annoncé le ministre de l'Education nationale. Elle regroupera des spécialistes, des experts, des enseignants et des parents d'élèves, pour examiner de «manière approfondie» le phénomène qui a pris de l'ampleur. Pour Benbouzid, la lutte contre la violence en milieu scolaire nécessite la conjugaison des efforts de toutes les catégories de la société, notamment la famille. Il a préconisé ainsi de traiter ce phénomène avec rigueur. La conférence devra être sanctionnée par un texte de loi qui figurera parmi les moyens légaux que son département usera pour lutter contre ceux qui recourront à la violence comme moyen de traitement au sein ou en dehors des établissements scolaires. Selon le ministre, la violence scolaire «n'est pas le produit de l'école» mais bien au contraire cette dernière est, elle-même, «victime» de ce fléau. «La violence n'est pas le produit de l'école. A l'école, on éduque, on apprend aux élèves les bons préceptes», a-t-il affirmé jeudi. Pour lui, l'école est victime de cette violence, parce qu'elle «n'est pas un lieu clos» dans la société. «Cette violence, nous la constatons de plus dans nos établissements : elle est le fait des élèves entre eux, d'enseignants vis-à-vis des élèves, des enseignants entre eux, de l'administration vis-à-vis des élèves», a-t-il affirmé. «Si on veut s'attaquer au phénomène de la violence dans le milieu scolaire, il faut le faire certes à l'école, mais il faut le faire également à tous les autres niveaux, notamment à la maison», a-t-il insisté. A une question sur l'élève morte dans un établissement scolaire à Annaba, il a expliqué que, selon le dossier qui se trouve à son niveau, «il n'y avait pas de châtiment corporel contre cette fille», ajoutant que la justice s'est auto-saisie en ouvrant une enquête et n'a pas encore rendu ses conclusions. Il a affirmé cependant que l'enseignante incriminée «n'a pas été la cause directe de la mort de la fille» et que la famille avait sa part de responsabilité dans cette affaire. «C'est un enfant malade qui a été totalement délaissé par ses parents divorcés. Elle est morte malheureusement à cause de son accident épileptique», a-t-il précisé. A ce propos, il a rappelé que l'interdiction de la violence à l'école est basée sur des textes réglementaires. «Les dispositions réglementaires et législatives sont là pour sanctionner tout dépassement : les insultes, les châtiments corporels, les brimades, les humiliations et ces textes peuvent aller jusqu'aux poursuites judiciaires», a-t-il noté. |
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