
Les habitants de la petite agglomération de
Sfissifa (daïra de Boualem) ne savent plus à quel saint se vouer pour assurer
l'approvisionnement de leurs foyers respectifs en bonbonne de gaz butane. Voilà
plus de vingt jours qu'ils ne cessent de frapper à toutes les portes, bravant
le froid et la neige pour attirer l'attention des élus locaux de Boualem sur
leur triste sort. Les rares transporteurs privés autorisés à commercialiser ce
produit par Naftal boudent leur localité, en continuant droit sur leur chemin,
ignorant sur leur passage la longue chaîne de chefs de famille, des bonbonnes
de gaz butane vides à la main, qui crient et hurlent à tue-tête pour
l'acquisition de ce produit très précieux, plus particulièrement en cette
période de grand froid. Les yeux hors de leurs orbites, l'un de ces chefs de
famille que nous avons rencontré, nous racontera d'un ton ferme les
tribulations et péripéties de son long voyage pour tirer la sonnette d'alarme
auprès de la direction Naftal d'El-Bayadh. Il ne comprend nullement les raisons
pour lesquelles son village a été durement pénalisé par les convoyeurs privés.
Soixante familles vivent dans cette petite
agglomération située à dix kilomètres du chef-lieu de daïra de Boualem sur
l'axe routier de la RN 47 et à un jet de pierre de cette voie bitumée.