La facture alimentaire de l'Algérie a encore explosé en 2008. Selon les chiffres des services des Douanes, la facture alimentaire algérienne a presque doublé, avec celle des médicaments, l'année dernière, passant de 4,49 milliards de dollars en 2007 à 7,82 milliards de dollars en 2008. La facture alimentaire à elle seule, composée notamment de produits céréaliers et dérivés prêts à la consommation, a atteint le chiffre inquiétant de 3,98 Mds de dollars. Bien sûr, cette hausse est expliquée par le renchérissement sur le marché international des produits agricoles et agro-industriels, et matières premières en 2008, sur le sillage de la crise économique mondiale et la dégringolade des places boursières. Ainsi, les achats de céréales et dérivés (semoules et farines) a atteint la valeur de 3,98 milliards de dollars en 2008 contre 1,98 Md en 2007, soit une progression de plus de 100 %. Avec une maigre production céréalière en 2008 (moins de 40 millions de quintaux), l'Algérie est devenue un pays importateur net de céréales, avec une moyenne de 10 millions de tonnes/an. En outre, le marché algérien des céréales est bien connu des producteurs et pays exportateurs traditionnels de céréales, qui vendent en moyenne plus de 6 millions de tonnes de céréales tous types confondus à l'Algérie. Les céréales absorbent ainsi plus de la moitié de la facture alimentaire algérienne, alors que les laits (en poudre notamment) et les produits dérivés représentent une facture annuelle de plus de 1 milliard de dollars, à 1,29 milliard de dollars, en hausse de 21,72 % par rapport à 2007. Avec la facture alimentaire qui tourne autour des 5 milliards de dollars, il y a également une hausse prononcée de 27,86 % des achats de médicaments en 2008, la facture globale passant de 1,44 milliard de dollars en 2007 à 1,85 milliard de dollars en 2008. Cette hausse pourrait s'expliquer, quant à elle, par une meilleure pise en charge des achats de médicaments, notamment pour les maladies chroniques, et certains génériques très demandés sur le marché pharmaceutique algérien. Globalement, les importations algériennes ont culminé en 2008 à 39,16 Mds de dollars, un bond extraordinaire de 41,71 % par rapport à une année auparavant où elles étaient de 27,63 Mds de dollars. Comparativement aux exportations, l'Algérie a pratiquement réservé la moitié de ses recettes d'hydrocarbures en 2008 pour financer ses achats. Le montant global des exportations algériennes a atteint en 2008 78,23 milliards de dollars ( 30,04 %). Rapporté aux achats de biens de production, de consommation et produits divers, demi-produits, la facture alimentaire représenterait globalement une moyenne de 10 % de l'ensemble des achats en 2008 de l'Algérie, qui a ainsi consommé presque la moitié de ses recettes d'hydrocarbures pour financer ses importations, notamment les biens alimentaires et les produits agricoles. Quant aux exportations hors hydrocarbures, elle sont en hausse de 42,12 % en 2008, passant à 1,89 milliard de dollars, contre 1,33 milliard de dollars en 2007. Mais, les exportations algériennes restent encore timides et ne constituent pas, pour le moment, un créneau financier et économique de soutien aux investissements nationaux.
Avec un taux dérisoire de 2,42 % du volume global des exportations, et quasi domination des hydrocarbures dans ce segment commercial, l'Algérie reste encore trop dépendante de l'extérieur pour ses approvisionnements et les produits stratégiques, comme les céréales, les médicaments, les demi-produits industriels.