|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Quelques heures seulement après avoir prêté serment, Barack Obama a lancé l'un des principaux chantiers de sa présidence : en finir avec Guantanamo, sa prison et ses procès. Le nouveau président américain s'est aussi attaqué sans tarder au conflit israélo-palestinien en chargeant jeudi un négociateur de ce dossier, et en promettant d'y travailler « activement et avec pugnacité ». Sur ces deux dossiers, le nouveau locataire de la Maison-Blanche affirme par là, de la manière la plus symbolique qui soit, sa volonté de rompre avec les politiques controversées de son prédécesseur George W. Bush. Dès mercredi matin, deux juges militaires ont suspendu pour 120 jours les procédures judiciaires en cours cette semaine sur la base navale américaine, à la demande de l'accusation qui agissait elle-même sur requête du nouveau président américain. Jeudi, Barack Obama a ordonné la fermeture d'ici à un an de la prison de Guantanamo. Au cours de la même cérémonie à la Maison-Blanche, M. Obama a signé un autre décret stipulant que les Etats-Unis se conformeront dans le traitement de tous leurs prisonniers aux Conventions de Genève, conventions dont l'administration Bush contestait qu'elles s'appliquaient aux suspects de terrorisme. « Les Américains savent que nous ne perpétuerons pas le mauvais choix entre notre sécurité et nos idéaux », a dit M. Obama dans une dénonciation des pratiques approuvées par Bush. La fermeture de Guantanamo en particulier lui a valu d'être applaudi par une grande partie de la communauté internationale. Elle lui a aussi attiré les critiques de ses adversaires républicains qui n'ont pas manqué de poser à M. Obama la question la plus épineuse posée par sa décision : que va-t-il faire de prisonniers qui peuvent rester dangereux et dont peut-être pas grand monde ne voudra ? L'administration Obama a reconnu ne pas connaître la réponse. Cependant, a-t-elle dit, une mission va être constituée pour examiner immédiatement lesquels des prisonniers peuvent être transférés vers des pays tiers. «Le message que nous envoyons au monde, c'est que les Etats-Unis ont l'intention de poursuivre le combat engagé contre la violence et le terrorisme, mais qu'ils le feront dans le respect de nos valeurs et de nos idéaux», a-t-il dit. Les décrets signés jeudi manifestent la volonté de M. Obama de rompre avec l'époque Bush mais aussi de relever les défis auxquels sont confrontés les Etats-Unis. Face à la crise économique, M. Obama a instauré une réunion d'information quotidienne avec ses principaux conseillers, à la manière de celle existant avec les responsables du Renseignement sur la sécurité. Sur les questions de société, Obama a aussi affirmé sa différence avec M. Bush en affirmant son engagement à défendre le droit des femmes à l'avortement, à l'occasion du 36ème anniversaire d'une décision de justice capitale sur le droit des femmes à l'avortement aux Etats-Unis. Face aux crises dans des régions d'importance stratégique pour les Etats-Unis, Obama a nommé de nouveaux émissaires pour le Proche-Orient à savoir : George Mitchell et pour l'Afghanistan et le Pakistan Richard Holbrooke. Artisan de la paix en Irlande du Nord, George Mitchell, 75 ans, est nommé « envoyé spécial pour la paix au Proche-Orient », a indiqué la nouvelle chef de la diplomatie américaine au cours d'une courte allocution en présence du président Barack Obama et du vice-président Joe Biden. « M. Mitchell ira dans la région dès que possible, pour aider les parties en présence à garantir que le cessez-le-feu qui a été obtenu devienne durable et viable», a indiqué M. Obama. Le Haut représentant de l'UE pour la politique étrangère Javier Solana a souligné pour sa part, qu'il attendait avec impatience de travailler très étroitement avec lui. «La politique de mon administration sera d'oeuvrer, activement et avec pugnacité, à une paix durable entre Israël et les Palestiniens, ainsi qu'entre Israël et ses voisins arabes», a déclaré le nouveau président américain. Par ailleurs, le même jour (Jeudi), le Sénat américain a adopté un projet de loi sur l'égalité salariale, qui renverse une décision de la Cour suprême de 2007 imposant une limite de temps lorsqu'un employé veut attaquer un employeur pour discrimination. Le texte facilitera les procédures judiciaires en cas de discrimination à l'encontre de salariés eu égard à leur âge, leur sexe, leur race, leur religion ou leur pays d'origine. |
|