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Les héros anonymes reviennent cette semaine

par Allal Bekkaï

« Si chaque Algérien ayant vécu la révolution rédigeait ses mémoires, nous aurions une histoire sans secrets et sans espaces voilés», telle est l'exhortation à la fois pédagogique et patriotique lancée par le moudjahid écrivain Hadj Bellahsène Bali à travers son dernier livre consacré au Commandant Djaber (parmi les) «Héros anonymes de la wilaya V». C'est au siège de l'ECOLYMET, sis au centre de bienfaisance de Benkalfat à Mansourah, que M. Bali a choisi, jeudi dans la soirée, de présenter son ouvrage avec le Dr Sar Ali Hikmet Hadj Eddine (auteur des annotations y afférentes, la révision étant signée par Kazi Aouel Kamal Eddine). Le document (2009) relate les années sanglantes de la guerre de libération de l'Algérie de 1956 à 1958, soit les événements qui se sont déroulés dans les maquis et dans les villes à l'intérieur du pays que l'écrivain a parcourus dans le cadre de ses investigations documentaires. Ce qui explique pourquoi certains architectes de la révolution n'ont pas été cités par l'auteur, entre autres Larbi Ben M'Hidi, Abdelhafid Boussouf, Houari Boumédiène... L'ouvrage de 142 pages, illustré d'une photo du Cdt Djaber (en tenue militaire) et d'un fac-similé de la une de L'Echo d'Oran sur laquelle s'étale une manchette-désinformatrice «Le docteur Benzerdjeb abattu près de Sebdou alors qu'il tentait de fuir», s'articule autour de cinq chapitres, à savoir le fida et Tlemcen sous le commandement de Djaber, les compagnons de Djaber, Djaber et moi, la ligne Morice et la mort de Djaber. Le Commandant Metaïche connu sous le pseudonyme de Djaber, un héros révolutionnaire «inconnu», naquit en 1928 au village Ouled Moussa à Béni Snous. Il mit en place une stratégie militaire avec Larbi Ben M'Hidi et Abdelhafid Boussouf et conduisit de nombreuses batailles. Il mourut en martyr le 13 février 1958 dans la région de Yahia Boukhiar dans la commune de Sidi Abdelli.

En matière de bibliographie, Bellahsène Bali est l'auteur de trois autres livres qui font partie de la série Années sanglantes de la guerre de libération d'Algérie : «Mémoires d'un jeune combattant de l'ALN, à Tlemcen et sa région» (Ed. El Achraf/1999), «Le rescapé de la ligne Morice» (Ed. Casbah/2004) et «Le Colonel Lotfi» (Ed. BNA/2007). Il convient de souligner à ce titre la création d'un site web «Pour que nul n'oublie» (www. belahcenebali.net) portant sur la guerre d'Algérie (révolution, fida à Tlemcen) et comportant des photos de chouhada ainsi que la femme algérienne dans la guerre d'Algérie avec en prime un téléchargement gratuit des titres précités. A noter dans ce contexte que Bellahsène Bali dispose d'une précieuse collection de 840 tableaux de toile (dont 450 chouhada). Par ailleurs, l'auteur saisira cette opportunité pour exhiber un document d'archives rare (diffusion restreinte lancée par la DSNF en Algérie) portant avis de recherche (wanted) des maquisards les plus dangereux d'Algérie au nombre de 41, fichés par la police judiciaire de «Très dangereux» dont Abad Bouziane de Béni Ouassine (Maghnia), Bellahsène Bali dit Hadj de Tlemcen, Ben Bella Mohamed dit Hemmimed de Maghnia, Bouzidi Mohamed de Remchi, Gadiri Hocine de Khémis (Béni Snous) et Kadi Okacha de Remchi. En marge de la conférence, se tenait dans le hall du centre une exposition thématique signée Hadj Bali. Au fait, à quand l'ouverture du complexe historique de la wilaya V abritant l'illustre musée du Moudjahid de Lalla Setti inauguré dernièrement par le président Bouteflika ?