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Barack Obama est devenu hier le premier président noir des Etats-Unis après avoir prêté serment devant une immense foule enthousiaste, saluant le choix de «l'espoir plutôt que la peur» à l'heure où le pays est en crise et en guerre. Le 44e président des Etats-Unis a prêté serment à 12h05 locales sur la Bible d'Abraham Lincoln sur les marches du Capitole, le siège du Parlement, devant le Mall, l'immense esplanade au coeur de la capitale américaine, où s'étaient assemblées sur plusieurs kilomètres plus de deux millions de personnes, selon le Washington Post. «Moi, Barack Hussein Obama, je jure solennellement de remplir fidèlement les fonctions de président des Etats-Unis, et, dans toute la mesure de mes moyens, de sauvegarder, protéger et défendre la Constitution des Etats-Unis», a-t-il déclaré, avant de prononcer son discours d'investiture sous les hourras de la foule agitant des drapeaux tricolores. Prenant les rênes d'un pays aux prises avec une crise économique majeure et engagé dans deux guerres, l'ancien sénateur démocrate de l'Illinois a affirmé que ses concitoyens avaient choisi «l'espoir plutôt que la peur» en le choisissant pour président, et que l'Amérique était «prête à diriger» à nouveau. Face à la menace du terrorisme, Barack Obama a prévenu les extrémistes du monde entier qu'ils ne réussiraient pas à affaiblir les Etats-Unis qui «les vaincront». Il a promis que les Etats-unis allaient «commencer à quitter l'Irak de façon responsable», près de six ans après l'invasion de ce pays sur ordre de M. Bush. Il a proposé au monde musulman «une nouvelle approche, fondée sur l'intérêt et le respect mutuels». A propos de la récession dans laquelle se débattent les Etats-Unis, M. Obama a estimé que l'économie américaine, «gravement affaiblie», avait été victime de «la cupidité et l'irresponsabilité de certains». «Un pays ne peut prospérer longtemps en ne favorisant que les plus prospères», a-t-il lancé. Prenant le contre-pied de la politique de l'administration sortante, il a assuré que les Etats-Unis travailleraient «sans relâche pour faire reculer le spectre du réchauffement de la planète». Barack Obama et son épouse Michelle, vêtue d'une robe or pâle, avaient auparavant quitté la Maison-Blanche en compagnie du président sortant George W. Bush. Malgré un froid intense (-6° sous abri mais -13° en plein vent), des milliers de personnes avaient emprunté les transports en commun au beau milieu de la nuit pour assister à cette journée historique. Cinq heures après l'ouverture des stations, le métro de Washington avait déjà transporté près de 500.000 personnes à 10h00, soit presque la totalité de la population de la capitale qui compte 600.000 habitants. Jusqu'ici, tout se «déroule parfaitement», a toutefois indiqué un porte-parole de la police. L'accès au Mall était ultra-surveillé, le public devant franchir des portiques électroniques comme dans les aéroports. La journée devait se terminer sur quelques pas de danse, Barack Obama participant aux dix bals officiels sur les centaines qui sont prévus dans la capitale. Les services de sécurité et de renseignement enquêtent sur une «menace potentielle» dont la crédibilité reste «incertaine», a indiqué le ministère de la Sécurité intérieure dans un communiqué. Des réservistes de la Garde nationale ont pris position pour la plus grande opération de sécurité jamais mise en place pour une investiture présidentielle, mobilisant 12.500 militaires et des milliers de policiers. L'armée survolait la ville en hélicoptère, sillonnait le Potomac en vedettes rapides et se tenait prête à tirer des missiles sol-air et à parer au risque d'attentat chimique ou biologique. |
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