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Un homme,
agriculteur de son état, s'est vu condamné à six mois d'emprisonnement pour
avoir porté « une fausse accusation » contre un procureur de la République. Le
verdict rendu par la Cour d'appel d'Oran, tard dans la journée de lundi, vient
ainsi confirmer la sanction infligée à cet homme de 38 ans, répondant aux
initiales de O.B, par la juridiction statuant en premier ressort, le tribunal
correctionnel d'Arzew. L'accusé comparaissait détenu pour répondre du chef
d'inculpation de « dénonciation calomnieuse », article 300 du Code pénal. La
victime du « calomniateur » présumé est un magistrat, qui faisait fonction, à
l'époque des faits, en 2006, de procureur de la République près le parquet
d'Arzew. Le corps du délit consiste en une lettre de dénonciation adressée, fin
2006, par cet homme au ministre de la Justice, garde des Sceaux, dans laquelle
il s'était plaint contre ce magistrat représentant du ministère public,
l'accusant en substance d'avoir jeté dans les oubliettes son action intentée
contre des responsables de la collectivité locale de Béthioua, dont le chef de
daïra, en apposant délibérément une fin de non-recevoir à sa plainte. Celle-ci
faisait grief, selon le plaignant, de son exclusion délibérée par ces instances
administratives de la liste des bénéficiaires d'un programme sectoriel
d'investissement agricole. Parallèlement à l'action en justice, O.B a déballé
dans un journal ses déboires » et « l'injustice » dont il disait avoir été
victime, ce qui lui a valu un procès en diffamation sur plainte du chef de
daïra de Béthioua. Il s'en est sorti avec une condamnation à 2 mois de prison
ferme. Lors du procès en appel relatif à l'affaire de calomnie, le procureur
général, qui interprétait en la circonstance le double-rôle du «représentant du
parquet» et de «victime», a insisté sur «la mauvaise foi» du mis en cause et
sur son «acte attentatoire à l'intégrité et la probité du magistrat procureur»,
demandant l'aggravation de la sentence pour donner l'exemple en la portant à la
peine maximale. Au retour des délibérations, la cour a prononcé la confirmation
du premier jugement, 6 mois de prison ferme.