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La veille du jour où le comité restreint de défense de l'entité sioniste devait annoncer qu'il donnait son aval à une trêve unilatérale, Tzipi Livni, ministre des Affaires étrangères et membre de ce comité, s'est rendue à Washington où elle a signé avec son homologue américaine un accord de coopération entre leurs deux pays en vue de la sécurisation de la bande frontière entre l'Egypte et Ghaza. L'accord est une humiliation absolue pour le raïs égyptien. D'abord parce qu'Israël n'a stoppé son agression qu'après avoir obtenu cet engagement américain et non pas en se fiant aux assurances égyptiennes d'un contrôle hermétique de la bande frontalière. Ensuite par la façon dont il a été conclu, c'est-à-dire sans que l'Egypte, à laquelle il impose des obligations, ait été consultée et encore moins associée à sa signature. Cette manière cavalière qu'ont eue les Etats-Unis et Israël à l'endroit de l'Egypte est éclairante du peu de considération qu'ils nourrissent pour son président, tout acquis pourtant à leurs plans pour la Palestine et la région du Moyen-Orient. Cela confirme que pour les Israélo-Américains, Hosni Moubarak et son régime sont un pion qu'ils instrumentalisent et non un allié stratégique de confiance. Les deux partenaires ont assigné au président égyptien la mission de neutraliser les tentatives d'autres dirigeants arabes de susciter un front arabe solidaire dans la dénonciation et la condamnation du complot organisé contre les Palestiniens. Sans plus, et surtout pas de lui permettre à prétendre jouer un rôle clef dans leur dessein régional. Pitoyable a été donc la mascarade dont le raïs a été l'acteur en ces trois semaines sanglantes. Palinodie qui a consisté pour lui à faire accroire que son pays jouait un rôle central dans la recherche d'une solution à la tragédie dans laquelle a été plongée la population ghazaouie. Ce n'est pas tant parce qu'il a été une humiliation pour l'Egypte et son président que l'accord de Washington signé entre Condoleezza Rice et Tzipi Livni retient notre attention. C'est surtout parce qu'il implique officiellement maintenant l'OTAN dans le conflit israélo-palestinien. Cette organisation va se voir confier en effet une partie de la tâche de surveillance censée devoir empêcher l'approvisionnement en armement du Hamas. Avant cela, l'OTAN n'était pas neutre, bien entendu, en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien. Mais sa collaboration avec l'Etat hébreu se faisait dans la discrétion et l'informel d'une coopération non proclamée. Celle-ci sera désormais officielle et affichée. Ce qui est la conséquence logique du complot anti-palestinien auquel toutes les puissances occidentales ont donné leur blanc-seing. Cette nouvelle donne pose la problématique de l'association dans laquelle sont certains Etats arabes, dont le nôtre, avec cette organisation militaire. Chez nous, elle justifie en tout cas la demande formulée il n'y a pas longtemps, et prémonitoirement, par M. Abdelhamid Mehri, d'un débat sur certaines orientations de notre diplomatie et notamment celle qui a fait que l'Algérie est sous une forme ou une autre dans une logique de collaboration avec l'OTAN. |
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