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Dormez bien braves gens, dormez bien... ! On ne fait qu’assassiner un peuple : femmes, enfants, vieillards, blessés, chiens, chats ou bétail... les bombes n’ont pas pour habitude de faire de distinguo, et quand on est soldat israélien, la Cour de justice des droits de l’Homme, fusse-t-elle universelle, on peut s’essuyer les pieds dessus. Souvenez-vous de Sabra et Chatila ! Les chiens de garde, tenant de l’art de la désinformation systématique, savent détourner les yeux de l’opinion internationale et faire croire que la sauvagerie barbare d’une caste de militaires assoiffés de sang, ne sont que les gardiens d’un peuple apeuré, tant il a d’ennemis autour de lui ! Que peut-on dire de plus, que les images ne montrent du pogrom qui se commet aujourd’hui devant nos yeux ? Avons-nous à ce point perdu notre capacité d’indignation, du refus de l’injustice, de la compassion pour les souffrances, le martyre que subit un peuple depuis plus de 60 ans ? En ce nouvel an naissant du troisième millénaire, serions-nous prêts à accepter la barbarie d’un autre âge que, naïvement, nous croyons disparue en laissant une nouvelle fois cet état juif mener cette guerre ignoble et plonger dans le chaos 1,5 million de Palestiniens enfermés dans une prison à ciel ouvert, véritable ghetto qui n’ose, ho ! ultime pudibonderie, dire son nom ? Nous avons entendu tous les faux prétextes, les gesticulations verbeuses des lâches dirigeants de ce monde, les analyses sur les arrière-pensées de stratégies électorales, les commentaires des « spécialistes » du Moyen-Orient, les témoignages des colons dérangés dans leur sommeil, l’évocation de l’holocauste, du nazisme, de l’antisémitisme... mais avons-nous entendu les pleurs des enfants, les cris des mères, l’agonie des blessés, vu les stigmates de la faim et de la peur des Palestiniens ? Certes non ! Faut-il rappeler la genèse de cette tragédie, remonter jusqu’en 47 avec la résolution 181 de l’ONU instaurant sur une terre déjà habitée un greffon qui n’avait aucune chance de prendre, vu les événements et les conditions dans lesquels il fut instauré. Comprendre le froid calcul des USA, nouvel empire dominant qui alla jusqu’à menacer des Etats pour qu’ils votent dans le sens voulu - (un exemple pour l’Europe d’aujourd’hui) - Il dut s’y prendre tout de même à trois reprises pour atteindre son objectif et quel objectif. Vider l’ONU de son sens et la mettre en porte-à-faux avec sa Chartre promulguée en 1945, dont le principe essentiel et fondamental est : « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », malheureusement les habitants de la Palestine en furent privés. Ainsi les Juifs exogènes, principalement d’Europe, dont personne ne voulait, purent sur un déni de droit universel coloniser en tout impunité un territoire qui ne leur appartenait pas, allant à contre-courant du mouvement historique de décolonisation. Il suffit de lire Théodore Herzl, le fondateur du sionisme, personnage loufoque mais soutenu par l’argent des Rothschild pour comprendre l’homme de l’époque qui ne pensait qu’à l’expansion du territoire et à l’accroissement de l’espace vital. Il n’y avait rien dans sa pensée de différent avec les colonialistes du 19ème siècle français, britanniques, espagnoles, belges, hollandais, portugais... Comment voulez-vous qu’en 48 lorsque, après une trahison des officiers jordaniens, et l’intervention déjà de l’ONU, qui désarma les Palestiniens les privant de leur victoire et les obligea à quitter Jérusalem en permettant aux Juifs de se réinstaller, les Israéliens ne perçurent cela comme une invitation à poursuivre leurs méfaits et continuer à confisquer davantage de terre aux Palestiniens. Faut-il ramener à la mémoire des hommes d’aujourd’hui, les massacres de l’Irgoun restés à ce jour impunis et notamment celui du pacifique village de Deir Yassine situé à 5 km à l’ouest de Jérusalem. Ses habitants avaient conclu des accords avec leurs voisins juifs de Givat Sault et ont signé un pacte de bon voisinage avec eux après avoir chassé les hommes du Najada hors du village. A plusieurs reprises, les habitants empêcheront des hommes de la Jays al-Jihad al-Muqaddas ou de l’Armée de libération arabe d’utiliser leur village comme base. Voici le récit de Jacques de Reynier, délégué du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Palestine en 1948-1949... « La première chambre est sombre, tout est en désordre, mais il n’y a personne. Dans la seconde, je trouve parmi les meubles éventrés, les couvertures, les débris de toutes sortes, quelques cadavres, froids. On a fait ici le nettoyage à la mitraillette, puis à la grenade ; on l’a terminé au couteau, n’importe qui s’en rendrait compte. Même chose dans la chambre suivante, mais au moment de sortir, j’entends comme un soupir. Je cherche partout, déplace chaque cadavre, et finis par trouver un petit pied encore chaud. C’est une fillette de dix ans, bien abîmée par une grenade, mais encore vivante. Comme je veux l’emporter, l’officier me l’interdit et se met en travers de la porte. Je le bouscule et passe avec mon précieux fardeau, protégé par mon armoire à glace, le brave. L’ambulance chargée s’en va avec ordre de revenir au plus tôt. Puisque cette troupe n’a pas osé encore s’attaquer directement à moi, j’ai la possibilité de continuer. Je donne ordre qu’on charge les cadavres de cette maison sur le camion, et j’entre dans la maison voisine et ainsi de suite. Partout c’est le même affreux spectacle. Je ne retrouve que deux personnes vivantes encore, deux femmes, dont une vieille grand-mère, cachée derrière des fagots où elle se tenait immobile depuis au moins vingt-quatre heures. Il y avait quatre cents personnes dans ce village, une cinquantaine se sont enfuies, trois sont encore vivantes, tout le reste a été massacré sciemment, volontairement, car, je l’ai constaté, cette troupe est admirablement en mains et elle n’agit que sur ordre ». Ce texte est extrait de l’ouvrage «1948 à Jérusalem» de Jacques de Reynier (Georg, Paris, 2002). Bien sûr, il y eut d’autres villages d’autres massacres et au final un exode de 800 000 Palestiniens condamnés à vivre dans des camps ou loin de leur patrie. Comment comprendre l’immobilisme de la communauté internationale devant tant de carnages depuis 60 ans, l’impossibilité de faire appliquer ne serait-ce qu’une résolution votée à l’encontre d’Israël ? Son impunité totale malgré les crimes et les violations des droits humains les plus élémentaires ? La capacité de sa diaspora à le financer, à le soutenir de manière indéfectible quoi qu’il commette, à lui fournir les soldats dont il a besoin, à museler les médias qui ne lui seraient pas acquis, à faire donner de la voix aux pseudo intellectuels autoproclamés chantres de l’humanisme et des droits de l’Homme... ? Cela ne peut expliquer le soutien et l’aval des Etats occidentaux ! Qu’Israël soit une pièce maîtresse dans la stratégie de la politique internationale des USA est une évidence. Qu’elle réponde à d’autres motivations, le poids politique du lobby juif américain et des intégristes chrétiens l’est tout autant, mais n’y aurait-il pas d’autres éléments plus enfouis dans l’inconscient de ce pays et de ceux d’Europe ? Pourquoi couvrent-ils tous les actes de violences et d’agression, que ce soutien ne se manifeste pas par une exigence de retenue et une recherche d’harmonisation entre les Palestiniens et les Israéliens ? Nous devons croire, je le pense, qu’il y a là une lourde pathologie qui risque de mener notre monde à sa perte. Elle découlerait pour partie de la limite imposée dans la conquête de l’Ouest américain, dont nous connaissons le prix payé par les Indiens, par l’Océan pacifique. Quelle frustration de ne plus pouvoir agrandir son territoire ! Ne vous étonnez pas du choix d’une flotte maritime aussi importante, c’est d’une certaine façon une projection du territoire, de la multitude de bases à travers le monde et même de la conquête de l’espace... Israël est ainsi tout à la fois le terrible enfant putatif des USA qui continue et préserve l’esprit de conquête sur l’espace et les êtres, le cache-sexe virginal de la culpabilité des Européens qui ne sauraient lui refuser quelques exigences qu’il manifeste, d’autant que pour eux aussi, il perpétue un esprit dont ils ne peuvent en réalité se défaire et qui a longtemps gouverné leurs consciences : celui de la colonisation « civilisatrice ». Les premiers colons israéliens, principalement européens, étaient comme tous les immigrés du monde, porteurs d’une mémoire et d’une culture figées : celle du colonialisme façonné par l’Espagne avec sa Conquista ; les Pays-bas avec les Zoulous ; le Portugal avec ses comptoirs, l’Angola et le Mozambique ; l’Allemagne avec la Namibie et la « solution finale » pour le peuple Herero, véritable laboratoire de ce que sera l’holocauste ; la France avec ses enfumages en Algérie, ses zoos humains ; la Belgique avec le Congo ; la Grande-Bretagne avec ses fumeries d’opium en Chine... arrêtons là ce macabre énoncé et osons regarder en face et lucidement, à la lumière de ces éléments, ce qu’est véritable la création d’Israël et le rôle que lui réserve ces géniteurs. Indépendamment d’en faire une hyper puissance dans la région, apte à « corriger ou détruire » toute volonté éventuelle d’émancipation des régimes arabes, installés pour la plupart par la CIA, il faut qu’Israël reste également un moyen d’expression du pouvoir totalitaire né d’une décision occidentale, contre la volonté souveraine d’un peuple à qui on confisque sa liberté, ses biens et ses terres... L’Histoire a condamné le colonialisme et les peuples ont vaincu les armées, il était difficile, en tout cas pour un temps, après les dernières guerres, de glorifier l’uniforme si contre lui se dresse seulement des civils. Corriger cette conscience, élément de base de l’humanisme, est l’un des rôles principaux que doit remplir l’Etat hébreu, l’un des plus militarisés du monde et où civils et militaires ne font souvent qu’un. Arguant de l’histoire vécue par une partie de ses ressortissants, face à ces uniformes, on ne peut le qualifier d’être passé de l’autre côté. C’est sur ces bases qu’agit l’armée israélienne, baptisée d’un nom féminin sympathique Tsahal, présentée, contre toute évidence, comme l’armée « la plus humaine du monde », alors qu’elle pratique la torture, les assassinats, les enlèvements, les viols... qu’elle utilise des moyens disproportionnés (tanks, hélicoptères de combat, navires de guerre, avions et tout sorte d’armements y compris celles prohibées par les instances internationales...) contre un peuple sans armée et sans armes lourdes dont elle ose qualifier les combattants et résistants, tour à tour de terroristes ou de lâches qui se cacheraient derrière des civils, allant jusqu’à leur reprocher d’être armés par des pays voisins comme si elle ne l’était pas par les premières puissances militaires d’aujourd’hui (USA, Allemagne, France...), et cela souvent gratuitement. Je ne sais pas ce que diraient les citoyens allemands s’ils savaient que leurs impôts lui ont payé un sous-marin nucléaire ? Mais cela a son retour de bâton et les géniteurs, malgré, comme à Paris où son maire actuel accueille chaque année le « Gala pour le confort du soldat israélien » (sic !) qui « dorlotent et gâtent » leur création, la protégeant systématiquement de tous ses crimes en lui garantissant l’impunité totale, lui donnant un sentiment d’invincibilité. Eux aussi lui paient également ses lots de caprices : un navire de guerre américain l’USS Liberty, bombardé et torpillé par les Israéliens en 1967 ; l’arrestation aux Etats-Unis de l’espion israélien Jonathan Pollard ; l’humiliation de l’armée française, sous de Gaulle, avec en décembre 69, la rocambolesque affaire des vedettes de Cherbourg et ce, malgré... « l’importance de l’alliance nouée entre l’institution militaire israélienne et la France dès les années 1950. La livraison massive d’avions et de blindés qui sont à l’époque les fleurons de l’industrie militaire française, et la formation d’officiers et de pilotes, permettent à Israël de se doter de la première armée de la région. Cette coopération étroite culmine en 1956 avec le déploiement d’escadrilles de l’armée de l’air française en Israël. Les avions, qui volent sous cocardes israéliennes alors que les pilotes sont munis de fausses identités, effectuent 240 missions de guerre dans un secret qui ne sera levé que des années plus tard... » le figaro 15/12/ 2007. L’ONU, dont un poste d’observation parfaitement bien signalé au Liban fait l’objet sciemment d’un bombardement tuant 4 observateurs internationaux (25 juillet 2006), tout comme les écoles ou les convois humanitaires de Ghaza, aujourd’hui... ! Faut-il parler des raids aériens et des bombardements de pays souverains, comme la Tunisie, l’Irak, le Liban, ou les assassinats à l’étranger : responsables palestiniens à Paris, au Liban, en Syrie... Que dire des « conseillers » du Mossad agissant, souvent de concert avec les autres services de ces géniteurs, comme par exemple l’aventure récemment de la Géorgie, où grâce au président Saakachvil, élu avec le soutien des USA, ils purent conseiller et préparer l’armée géorgienne à une offensive contre l’Ossétie du Sud. Que ce serait-il passé sans l’intervention musclée de la Russie ? Une nouvelle implantation de colons comme en Palestine sans doute ? Alors, ce qui se passe aujourd’hui en Palestine et qui se perpétue depuis plus de 60 ans n’a rien d’anodin, il s’y joue l’avenir du monde ou pour le moins l’avenir d’une certaine conception du monde, celle où les libertés, la dignité et le droit d’un peuple à disposer de lui-même sont pleinement reconnus et défendus, ou celle d’un monde qui permettrait l’arbitraire, le droit d’ingérence, les guerres préventives, le diktat et l’horreur d’un joug d’esclave jeté sur les hommes encore libres ! Il vous reste encore le choix, si vous en avez le courage, d’ouvrir les yeux et surtout de vous faire votre propre opinion, loin des matraquages d’une propagande bien orchestrée qui vous fait passer le bourreau israélien pour la victime, de réagir et de choisir votre camp, car demain peut-être ce sera vos enfants qui pleureront... Dormez bien braves gens, dormez bien ! |
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