Dans la perspective de combler le vide juridique et lutter contre la
sur-utilisation des équipements électroménagers à forte consommation en énergie
électrique, un nouvel arrêté interministériel vient d'être adopté par le
ministère de l'Energie et des Mines et celui de l'Industrie et de la Promotion
des investissements. Publié dans le Journal Officiel du 7 décembre dernier, cet
arrêté, qui sera suivi par d'autres, a pour objet de fixer les appareils et les
catégories d'appareils à usage domestique soumis «aux règles spécifiques
d'efficacité énergétique». Un arrêté qui vient en application des dispositions
de l'article 4 du décret exécutif du 11 janvier 2005. Dans son article 2,
l'arrêté interministériel donne le listing des appareils conçus pour un usage
domestique soumis aux règles spécifiques d'efficacité énergétique. Ainsi, sont
concernés par ledit arrêté, les réfrigérateurs, les congélateurs et les
appareils combinés, les climatiseurs individuels, les lampes et les appareils
d'éclairage. Il y a aussi les appareils de production et de stockage de l'eau
chaude, les machines à laver le linge, les sèche-linge et les appareils
combinés, les machines à laver la vaisselle, les fours, les fers à repasser,
les appareils audiovisuels et les appareils de chauffage électriques. Ne sont
pas concernés par l'application de ce décret, les appareils d'occasion et ceux
dont la production a cessé avant l'entrée en vigueur de l'arrêté en question. A
noter que selon une étude réalisée par l'Agence nationale pour la promotion et
la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (APRUE), il s'avère que les
appareils électroménagers, plus particulièrement les réfrigérateurs, les
congélateurs et les climatiseurs, sont à l'origine de la hausse continue de la
consommation de l'électricité dans les foyers. Ces appareils consomment, à eux
seuls, selon la même étude, 38% de l'énergie utilisée dans un foyer, loin
devant la télévision, qui n'en consomme que 21% et l'éclairage domestique avec
une part de 32% . Autre donne, non moins importante révélée par cette étude,
les équipements de froid domestique ont connu une croissance fulgurante, rien
qu'entre 2003 et 2006, où l'on a enregistré pas moins de 1,3 million de
réfrigérateurs et plus de 1,1 million de climatiseurs supplémentaires dans les
foyers algériens. A l'occasion d'un séminaire international organisé le mois
d'octobre dernier, à Alger, qui a eu à traiter de la problématique de
l'économie de l'énergie, un représentant du ministère de l'Energie et des Mines
avait indiqué que «le vide juridique qui avait jusque-là prévalu a, quelque
peu, favorisé l'émergence d'une multitude d'équipements énergétivores, ne
répondant pas, le plus souvent, aux standards de qualité universellement admis
ou, à tout le moins, ne prennent pas en compte la dimension efficacité
énergétique.» D'où la nécessité d'adopter une série d'arrêtés interministériels
pour rendre obligatoires, comme cela se fait dans les pays développés, les
étiquetages des appareils électroménagers, dans le but d'informer clairement le
consommateur sur ce qu'il doit consommer comme énergie électrique après
l'acquisition d'un appareil quelconque.
La finalité est d'arriver à «intégrer progressivement l'efficacité
énergétique en tant que critère déterminant dans la décision d'achat des
consommateurs», selon le ministère de l'Energie et des Mines qui considère que
les gains en économie d'énergie qui devront en découler, peuvent, sans aucune
exagération, être assimilés à de nouvelles découvertes en hydrocarbures.