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La production de la pomme de terre ou des
céréales, le maraîchage, les viandes rouges et blanches et autre arboriculture
fruitière en plein essor dans la wilaya de Aïn Defla ne sont pas les seules
filières à promouvoir. Il y a aussi la filière du lait.
De nos jours, on importe quelque 20 000 tonnes de lait en poudre (2007) de divers pays de la Communauté européenne, l'équivalent de 1 milliard de litres, le reste des besoins est comblé par la production nationale de lait cru qui est collecté pour une certaine partie. A titre d'exemple, au niveau de la wilaya de Aïn Defla, sur une moyenne de 31 millions de litres de lait produit, moyenne calculée sur une période allant de 2000 à 2007, selon les chiffres de la DSA (Direction des Services Agricoles), 3,2 millions de litres seulement soit à peine 10 % sont collectés et destinés à la transformation au niveau des laiteries Waniss et Onalait implantées, pour la première, à Bir Ould Khelifa, et la seconde, à Arrib. Cette faiblesse de la collecte vient du fait nous a-t-on indiqué, que seul le lait provenant de vaches soumises au contrôle sanitaire est pris en compte. Que devient alors le reste du lait produit par quelque 18 300 vaches laitières recensées sur le territoire de la wilaya. Il y a certes l'autoconsommation, mais elle n'explique pas à elle seule tout ce manque à collecter ou alors, le lait est injecté dans le commerce informel pour diverses raisons à déterminer. Cependant, pour remédier à ce déficit considérable de la collecte, une décision vient d'être prise : le contrôle sanitaire du produit laitier ainsi que son traitement systématique se fait et se fera au niveau des usines de transformation par pasteurisation, une mesure qui est bien accueillie par les éleveurs producteurs de lait. Mais suffira-t-elle à motiver tous les laitiers à vendre leur lait aux usines de transformation. Cette mesure incitative, indique la DSA, vient en complément du dispositif de soutien accordé par l'Etat pour une meilleure production. On rappelle que chaque éleveur reçoit une subvention de 12 DA par litre produit, le collecteur 5 DA par litre de lait enlevé et livré à l'unité de transformation et 4 DA pour le transformateur, soit un soutien global de 21 DA que peut recevoir un agriculteur qui assure les 3 étapes (production, collecte et transformation). Ceci dit, le litre de lait cru est acheté par les transformateurs aux producteurs au prix de 30 DA. Le prix de revient du litre de lait est de 51 DA alors que le prix du lait transformé, administré, est vendu au consommateur à 25 DA le litre. On rappelle que pour maintenir le prix du sachet de 1 litre de lait à 25 DA, l'Etat consacre une enveloppe qui approche les 19 milliards de DA. Selon les données statistiques, la consommation annuelle par habitant et par an est de l'ordre de 110 litres, le taux de consommation le plus élevé dans les pays du Maghreb, soit une consommation globale annuelle de l'ordre de 3 milliards de litres. Soit un manque à produire qui dépasse les 600 millions de litres de lait cru. Le reste est acheté au pays de la CEE et la facture varie entre 600 et 800 millions de $. Pour éliminer ce déficit, pas de solution que de collecter plus et surtout de produire plus. Afin d'encourager la production, on indique que le ministre de l'Agriculture renforce le soutien financier des producteurs par une nouvelle mesure consistant à subventionner l'acquisition de génisses laitières de l'ordre de 25 à 30 % et les équipements de 40 à 50 %. Cependant, on note que toutes ces décisions, si elles permettent d'améliorer dans une certaine mesure la production du lait, resteront en decà des espoirs pour une éventuelle satisfaction des besoins du pays et pour cause.. pour assurer une bonne production et un rendement de lait, une vache nécessite 1,5 ha de fourrages vert... Or, à regarder la configuration des terres agricoles, toujours selon les statistiques de la DSA, 22 % des parcelles ont une superficie de moins de 5 ha, 22 % entre 5 et 10 ha, 29 % entre 10 et 20 ha, 21 % entre 20 et 50 ha et seulement 0,6 % des parcelles agricoles ont une superficie de plus de 50 ha. Cela va de soi que cette micro parcellisation est en inadéquation avec la volonté de promouvoir une production laitière de grande envergure, aussi, un remembrement des terres sans toucher aux acquis du monde rural s'avère de plus en plus indispensable. On préconise pour ce faire la constitution de groupements ou de coopératives. On ne peut pas tout produire en même temps sur de si petites parcelles. Par ailleurs, toujours pour améliorer la production de lait on note qu'il y a urgence, à réhabiliter les étables construites à prix fort il n'y a pas très longtemps, et qui connaissent actuellement un état de dégradation galopant. En dehors de 8 à 10 étables qui continuent à activer tant bien que mal, toutes les autres sont vides et fermées», note-t-on. «Alors que la capacité de l'ensemble de ces structures peut accueillir quelque 3.500 vaches laitières pour la seule wilaya de Aïn Defla», c'est dire combien le manque à produire est gigantesque, alors que les moyens de productions (les structures) sont en train de se dégrader. Ces étables sont donc à repeupler, à réhabiliter et à réaménager. Ceci dit, les tenants de la filière (éleveurs-producteurs) «lait» trouvent que les 12 DA de soutien au litre de lait produit s'avère très insuffisant et réclament 10 DA de plus, ce qui ferait que le lait reviendrait à 61 DA à l'Etat au lieu des 51 DA actuels. Tout comme ils demandent que le soutien à la culture des plantes fourragères soutien fixé actuellement à 6 000 DA, soit revu à la hausse, avançant que le prix de revient d'un hectare de fourrage avoisine les 60 000 DA. «Impossible... excessif... exagéré», indiquent des responsables du secteur. «Il s'agit d'une aide à la production qui couvrent les frais d'achat des semences qui coûtent assez cher et non pas une subvention à 100 %, ajoute-t-on. Alors à quand l'autosuffisance ? Et à quand exportera-t-on du lait algérien ? |
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