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Près de 200 travailleurs de l'entreprise du bâtiment GECO, qui ont
observé un sit-in de protestation le 27 décembre dernier pour dénoncer «la
dégradation des conditions socio-professionnelles» et «toute l'opacité
entourant le devenir de leur gagne-pain», sont revenus à la charge, hier, aux
environs de 10h, bloquant la circulation routière, en face du siège social dans
la zone industrielle «Palma». A 11h30, les forces de l'ordre public
interviennent pour disperser les manifestants et dégager la route, en leur
promettant de faire parvenir leurs doléances aux autorités concernées.
Les travailleurs qui entament leur cinquième mois sans toucher de salaires ont été désagréablement surpris par une vente aux enchères d'une bonne partie du matériel de l'entreprise, lancée jeudi passé. «Est-ce une liquidation qui ne dit pas son nom?», s'interrogent les employés en colère. En l'absence du directeur intérimaire, un cadre de l'entreprise nous confiera à ce propos qu'il ne s'agit là que d'une saisie opérée sur la base d'une décision de justice obtenue par un opérateur économique, dont les créances détenues auprès de GECO dépassent les 4,5 milliards de centimes (près de 3 milliards de centimes ont été récupérés par le concerné après cette vente aux enchères). «Nous exigeons la perception de nos salaires, et des éclaircissements sur l'avenir de GECO» clament, pour leur part, plusieurs parmi les manifestants. D'autres s'inquiètent «de ces marchés attribués à l'entreprise et qui, ces derniers jours, sautent l'un après l'autre». On apprendra, en effet, que plusieurs marchés sont retirés à GECO, «à cause certainement des retards accusés dans les délais de réalisation, et autre manque de confiance dans ses capacités à l'exécution des travaux qui lui sont confiés», est-il soutenu. Aujourd'hui, l'entreprise se trouve pratiquement au creux de la vague, «sans aucun projet à se mettre sous la dent», nous signale-t-on. De là à mettre la clé sous le paillasson, il n'y a qu'un pas à faire. Un haut cadre de la société nous révélera que «le dossier de GECO a été déposé au groupement et les instances supérieures du pays, dont les responsables, doivent trancher sur son avenir, c'est-à-dire lui offrir une chance à travers une restructuration salutaire, notamment en effaçant ses dettes fiscales et sociales, ainsi que l'amélioration de son plan de charge». En attendant, les travailleurs broient du noir... |
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