Dix-sept (17) candidats à l'émigration clandestine ont été secourus,
hier, par les gardes-côtes au large d'Oran. A la dérive pendant trois jours,
après que leur seul moteur tomba subitement en panne, les membres de ce groupe
de harraga, originaires d'Oran, était sur le point de perdre tout espoir
lorsqu'il fut repéré très tôt dans la matinée d'hier par un méthanier algérien,
en l'occurrence, le « Boumerdès » qui les a tout de suite signalés aux gardes-côtes.
L'opération de sauvetage a été effectuée avec succès, aux environs de 5h 55
minutes, par l'unité 350, « El-Kannas », relevant du Groupe territorial des
Gardes-Côtes (GTGC) de Mostaganem, à quelque 20 miles nautiques au nord des
côtes oranaises. A leur débarquement, hier à 10h 30, au port d'Oran, les 17
clandestins semblaient très éprouvés par ce périple « cauchemardesque » qui
s'est déroulé dans des conditions météorologiques extrêmes : mer agitée, pluies
battantes, vents violents et surtout un froid glacial. Une ambulance du SAMU
les attendait pour leur assurer une prise en charge médicale, avant qu'ils ne
soient entendus par les enquêteurs des gardes-côtes. D'après leur témoignage,
les 17 harraga avaient quitté les côtes algériennes dans la nuit de mercredi à
jeudi derniers, aux environs de 3h, à partir de la plage dite « Sbiâate » dans
la wilaya de Aïn Témouchent. A peine trois heures de navigation après leur
départ, leur moteur flanche et le rêve se transforme soudainement en cauchemar.
Ils utilisent dès lors les bidons d'essences, qu'ils ont vidé et coupé en deux,
en guise de rames de fortune dans une tentative désespérée de lutter contre les
courants. L'acquisition d'une embarcation pneumatique, d'un moteur et d'un GPS,
leur a coûté entre 6 et 10 millions de centimes pour chacun. Ils sont âgés
entre 19 ans et 32 ans et sont tous originaires d'Oran dont un bon nombre du
quartier des Planteurs. Ils devaient être présentés au cours de la même journée
d'hier devant la justice pour embarquement clandestin.