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Israël a marqué vendredi son territoire, celui d'un Etat hors-la-loi, en refusant de s'incliner à l'avis de la communauté internationale lui demandant l'arrêt immédiat de son agression militaire contre la population palestinienne à Ghaza. Au lendemain de la résolution du Conseil de sécurité demandant notamment l'arrêt de l'agression militaire de l'Etat hébreu contre les Palestiniens, le cabinet de sécurité israélien a décidé formellement la poursuite de cette agression dans la bande de Gaza, soumise depuis le 27 décembre à un déluge de feu, un massacre insoutenable. La décision du cabinet de sécurité israélien, qui compte 12 ministres, a été prise lors d'une réunion présidée par le Premier ministre sortant Ehud Olmert à Tel-Aviv. »L'Etat d'Israël a le droit de défendre ses citoyens et, à cette fin, l'armée continuera d'agir pour atteindre les objectifs de son opération, c'est-à-dire changer la réalité sécuritaire dans le sud d'Israël», indique le cabinet israélien dans un communiqué. La folie guerrière d'Israël à poursuivre son agression contre le peuple palestinien à Ghaza a été, vendredi, pratiquement dénoncée dans toutes les capitales arabes et certaines européennes. Une dénonciation internationale sans équivoque qui n'a pourtant pas amené les faucons israéliens à faire marche arrière. Même après l'abstention américaine au Conseil de sécurité, qui a formellement reconnu les crimes de Tsahal contre les enfants, les femmes et les Palestiniens en général. Dan Gillerman, ancien ambassadeur à l'ONU, chargé par le gouvernement de la communication sur cette «opération» militaire, a admis que la résolution du Conseil de sécurité est un revers diplomatique pour Israël. «C'est une résolution très décevante pour Israël, d'autant plus que les Etats-Unis se sont abstenus, sans imposer leur veto», a-t-il déploré. Adoptée par 14 des 15 membres du Conseil de sécurité - les Etats-Unis s'étant abstenus -, la résolution «appelle à un cessez-le-feu immédiat, durable et pleinement respecté, menant au retrait complet des forces israéliennes de Gaza». La résolution «condamne toute violence et hostilité dirigées contre des civils (...), et appelle «à la fourniture sans obstruction (...) de l'aide humanitaire». De son côté, Hamas a affirmé vendredi qu'il ne s'estimait pas «concerné» par la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Ghaza, théâtre d'agressions israéliennes depuis deux semaines. Le Hamas affirme ne pas avoir été «consulté» à propos de cette résolution, précisant qu'»il n'a pas été tenu compte de notre vision et des intérêts de notre peuple». «Par conséquent, nous ne nous estimons pas concernés par cette résolution et lorsque les différentes parties voudront l'appliquer, ils devront traiter avec ceux qui sont en charge sur le terrain», a indiqué un haut responsable du Hamas, Ayman Taha. Sur le terrain, l'armée israélienne a violé vendredi la pause humanitaire quotidienne de trois heures et a tiré des obus dans la bande de Ghaza. Selon des témoins, des chars israéliens ont tiré des obus contre des cibles à Jabaliya, Beit Lahya ainsi que dans le quartier de Zeitoun de Ghaza. Tsahal avait annoncé mercredi qu'elle arrêtera quotidiennement ses agressions contre Ghaza pendant trois heures à partir de 11 h GMT, et ce afin de faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire. Jeudi, trois soldats israéliens, dont un officier, ont été tués dans le nord de la bande de Ghaza par des tirs de combattants palestiniens, a reconnu un porte-parole de l'armée israélienne. Ces nouveaux décès portent à dix le nombre de militaires israéliens tués par la résistance palestinienne depuis le début de l'agression israélienne, alors qu'un autre soldat israélien a été tué en Palestine occupée par l'explosion d'une roquette tirée à partir de la bande de Ghaza. Mais, ce qui a révolté l'opinion internationale et montré le vrai visage d'un Etat hors-la-loi, c'est le cas de ces Palestiniens assassinés dans un immeuble par des tirs d'avion. Ainsi, trente civils palestiniens, rassemblés dans une maison par l'armée israélienne, sont tombés en martyrs dans une série de raids de l'armée d'occupation israélienne contre cette maison, a affirmé vendredi l'ONU, citant des témoins. «Selon plusieurs témoignages, le 4 janvier, des soldats ont évacué environ 110 Palestiniens dans une seule maison à Zeitoun (dont la moitié était des enfants) en leur ordonnant de rester à l'intérieur», a affirmé un communiqué de l'Office de l'ONU pour la coordination humanitaire (OCHA). «Vingt-quatre heures plus tard, l'armée d'occupation israélienne a bombardé à plusieurs reprises cette maison : environ 30 personnes sont tombés en martyrs, ajoute le communiqué. Vendredi en fin de journée, l ?'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a lancé un appel à un cessez-le-feu immédiat à Ghaza et à une levée du blocus, dans un communiqué publié à Strasbourg. «Notre assemblée ne saurait accepter l'escalade meurtrière des derniers jours. Il faut établir un cessez-le-feu durable, engager le dialogue et reprendre les négociations», indique l'APCE en demandant «un cessez-le-feu immédiat qui soit respecté par toutes les parties». Le bilan de l'agression israélienne contre Ghaza était de plus de 775 Palestiniens tués, dont plus du quart sont des enfants. Le nombre des blessés, en hausse constante, dépasse les 3.500 blessés, selon des sources médicales palestiniennes à Ghaza, où les tirs de chars avaient repris en début de soirée vendredi contre des cibles civiles. Au plan international, les rassemblements de protestation ont été pour certains réprimés par la police, notamment à Amman et Sanaa. Enfin, Hugo Chavez, le président vénézuélien, est devenu très populaire dans les pays arabes après avoir fermé l'ambassade israélienne à Caracas. Un geste hautement apprécié par la rue arabe, qui attendait ce geste plutôt de ses dirigeants. |
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