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Les prix des fruits et légumes affichés en ce début d'année n'augurent en
rien d'un retour à une mercuriale plus clémente et plus en adéquation avec le
pouvoir d'achat de l'écrasante majorité des citoyens.
La tomate à 140 DA, la salade verte à 100 DA, les fèves à 80 DA, les choux-fleurs et les fenouils à 60 DA, les aubergines à 70 DA, les cardes à 40 DA, les oignons à 35 DA et enfin dame pomme de terre entre 35 et 40 DA, tels sont les prix affichés par les marchands de légumes du marché de Ville nouvelle (M'dina Jdida). Ce marché, jadis, était celui du pauvre alors que depuis une dizaine d'années, il est devenu le plus cher de la ville d'Oran. Quant aux fruits, si la clémentine qui tire à sa fin est cédée à plus de 100 DA le kilo, l'orange, entre la sanguine et la Thomson coûte entre 60 et 90 DA, au moment où la mandarine fait son entrée à 70 DA, le kilo. L'autre particularité de cette mercuriale réside dans la hausse sensible du prix du poulet prêt à la cuisson et qui culmine à 270 DA le kilo pour un poulet entier et 290 DA pour de petites quantités. Comme explications à cette envolée des prix, même si on évoque le week-end et les intempéries, deux facteurs autrefois non déterminants, la réalité est ailleurs. Un commerçant nous dira qu'un retour à des prix raisonnables est hors de question et il n'est plus permis de rêver de la pomme de terre à 15 DA, un exemple parmi tant d'autres et vu qu'il constitue le légume le plus consommé. La réalité des prix? «On est très au-dessus et ce ne sont, ni les producteurs ni les petits détaillants qui en tirent profit», a souligné notre interlocuteur, en mettant à l'index certaines personnes qui détiennent les leviers du réseau de commercialisation. Ces derniers sont, selon lui, «les seuls à s'enrichir, du fait qu'ils sont le maillon intermédiaire spécialisé dans les pratiques spéculatives. Sinon comment expliquer le fait qu'ils orchestrent, en temps voulu, des pénuries pour ensuite inonder le marché, selon des prix qu'ils fixent communément?». En revanche, certains autres connaisseurs du secteur, avanceront que l'entrée en force des cultures sous-serres, est synonyme de produits de luxe, étant donné que ce sont des légumes primeurs, et dont l'activité exige des sacrifices tant sur le plan labeur que financier. Cependant, pour le consommateur qui a appris, malgré lui, à s'intéresser aux prix à la consommation, il n'arrive guère à comprendre que le prix de la pomme de terre, pourtant fixé à 25 DA par l'Etat, ne soit qu'une mesure faiblement respectée. Comparativement à Oran, ce légume se vend à Alger à 25 DA, alors que pour la seconde ville du pays, le dernier choix est cédé à 30 DA. Pour le consommateur, de deux choses l'une: soit le dispositif du «sypralac» est un échec, soit que les services de contrôle sont défaillants et n'arrivent plus à imposer l'application d'une mesure publique, qui, de surcroît, pourrait être élargie à d'autres produits. Concernant les viandes blanches, en une année le prix à la consommation du poulet de chair a été augmenté de 100 DA et en une décennie le prix a grimpé de plus de 500 % . Durant la période faste de la filière avicole, chaque Algérien consommait une moyenne de 12 kg par an, alors que de nos jours, sa consommation ne dépasserait pas, selon les propos même des bouchers, la moitié, tenant compte de leurs chiffres d'affaires. |
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